Trishna

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Trishna
Royaume-Uni, 2012
De Michael Winterbottom
Scénario : Michael Winterbottom d'après Tess d’Urberville de Thomas Hardy
Avec : Riz Ahmed, Freida Pinto
Photo : Marcel Zyskind
Musique : Amit Trivedi, Shigeru Umebayashi
Durée : 1h48
Sortie : 13/06/2012
Note FilmDeCulte : ***---
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De nos jours au Rajasthan, Trishna, une jeune paysanne indienne travaille pour son père. Issue d’un milieu défavorisé, elle fait la rencontre de Jay, un séduisant jeune homme fortuné. Charmé, il offre à Trishna de travailler en tant que serveuse dans son hôtel de luxe. Devenus amants, ils vont alors se plonger dans une passion amoureuse, contaminée par une lutte des classes omniprésente.

I’M A KING AND YOU’RE MY QUEEN BITCH

Michael Winterbottom est probablement l’un des réalisateurs les plus prolifiques de sa génération avec au moins un film par an à son actif. Ainsi, après nous avoir gratifié l’an passé d’un The Trip culinaro-thérapeutique dans le nord de l’Angleterre, il est de retour en 2012 avec un vieux projet qui dormait dans les tiroirs depuis 2003. Une adaptation de Tess d’Urberville de son écrivain préféré, Thomas Hardy, la seconde après Jude en 1996.

Tess est devenue Trishna et vit dans l’Inde contemporaine. Une Inde divisée entre la pauvreté de la vie rurale, représentée à l’écran par Trishna et sa famille, et celle des nantis personnifiée par Jay. Le réalisateur britannique va ainsi passer les deux tiers de son film à promener les spectateurs dans une longue description de ces deux aspects, nous donnant au passage une fenêtre ouverte sur l’Inde aujourd’hui, et transformant quasi son histoire d’amour en prétexte documentaire. En effet, pendant cet état des lieux, l’histoire avance à un perturbant rythme de fourmi si bien que le spectateur a presque l’impression de voir un autre film dans le film.

C’est seulement au troisième acte que l’histoire décolle et que l'on est tiré de notre torpeur méditative pour suivre le tragique épilogue de cette passion contrariée d’avance. Un réveil tardif mais efficace. Michael Winterbottom semblant enfin se souvenir qu’il sait faire parler les corps et insuffle un rythme plus soutenu à ce déchaînement passionnel qui va amener le dénouement. On ne peut que regretter qu’il ait attendu si longtemps pour s’occuper au premier plan du sort de ses amants. Ce projet aurait peut-être mérité deux films, un documentaire et une fiction, en place de ce docu-fiction qui se cherche et parvient in extremis à se trouver.

par Carine Filloux

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