Témoins (Les)

Témoins (Les)
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Témoins (Les)
France, 2007
De André Téchiné
Scénario : Laurent Guyot, André Téchiné, Viviane Zingg
Avec : Michel Blanc, Sami Bouajila, Emmanuelle Béart, Julie Depardieu, Johan Libereau, Jacques Nolot
Durée : 1h52
Sortie : 07/03/2007
Note FilmDeCulte : **----

Paris, été 1984. Manu débarque à Paris, où il partage la chambre de sa soeur Julie dans un hôtel modeste. Il fera la connaissance d'Adrien et nouera une amitié chaste et joyeuse avec ce médecin quinquagénaire, qui lui fera découvrir le style de vie de son milieu. Au cours d'une balade en bateau, Adrien présentera à Manu Sarah et Mehdi, un couple de jeunes mariés qui vient d'avoir son premier enfant. Une passion amoureuse imprévue et l'irruption de l'épidémie du sida, encore perçue dans les médias et l'imaginaire collectif comme une peste moderne et honteuse vont bouleverser le tranquille agencement de ces destins particuliers. Chacun va devenir acteur et témoin d'un drame contemporain, où ceux qui ne mourront pas ressortiront peut-être plus forts, mais en tout cas pas indemnes.

BELLE EPOQUE

Le Sida au cinéma, du moins en France, c’est quelques titres rares qui vont de Merci la vie à Drôle de Félix, en passant par le magnifique N’oublie pas que tu vas mourir et l’essentiel Les Nuits fauves. Un sujet auquel les cinéastes se frottent peu, et généralement via un point de vue détourné ou éloigné. Au point de ne pas même citer la maladie. A cette liste de films, il faudra désormais ajouter ces Témoins, nouveau film "historique" (car faisant véritablement œuvre de reconstitution – y compris à travers une bande originale reprenant les standards du début des années 80) d’un cinéaste qui s’évertue, justement, à devenir le témoin privilégié d’époques qu’il investit de personnages et de thèmes récurrents : Souvenirs d’en France, Les Sœurs Brontë, Les Roseaux sauvages, Les Egarés… Les relations qui se nouent, les sentiments qui se mélangent, la petite histoire qui rejoint la grande, et inversement, autant de schémas que l’on retrouve dans ce nouveau film. Quoi de plus ici, outre une mise en scène d’une grande fluidité qui parvient à faire oublier, parfois, la lourdeur du propos et la médiocrité du jeu d’Emmanuelle Béart ? Et bien pas grand-chose, justement… Juste l’impression d’assister à un recyclage des thèmes du cinéaste, la jeunesse et l’homosexualité en premier lieu. Après être passé par la phase d’acceptation (par soi-même, par les autres), je jeune homo fait ici fasse à cette maladie qu’on a surnommée peste du vingtième siècle et qui, en ce début des années 80, décime la population homosexuelle des pays occidentaux (les images d’époque font ici froid dans le dos). Mais la mayonnaise ne prend pas. Ou peu, car il y a malgré tout quelques beaux restes, tant au niveau du rythme, généralement soutenu, que de la musique, sublime. C’est peu, et ça compense mal les innombrables défauts, dont l’insupportable voix off.

par Anthony Sitruk

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