Taking Sides, le cas Furtwängler

Taking Sides, le cas Furtwängler
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Taking Sides, le cas Furtwängler
France, 2002
De Istvan Szabo
Avec : Moritz Bleibtreu, Harvey Keitel, Birgit Minichmayr, Stellan Skarsgärd, Ulrich Tukur
Durée : 1h45
Sortie : 30/04/2002
Note FilmDeCulte : ***---

Berlin, 1946. Le major Steve Arnold est chargé d’enquêter sur les rapports entretenus par le célèbre chef d’orchestre Wilhelm Furtwängler avec les dirigeants du parti nazi pendant et avant la deuxième guerre mondiale…

Adaptation d’une pièce de théâtre, Taking Sides, le cas Furtwängler est un peu la quintessence de la coproduction européenne boursouflée. La preuve: réalisateur hongrois, scénariste britannique, acteurs allemands, autrichiens, suédois, français (mais que fait donc là le footballeur Franck Leboeuf !!??)... En même temps, cette diversité se marie bien avec le contexte: le Berlin post-nazi de l’immédiat après-guerre, occupé par les troupes américaines, britanniques, françaises et russes.

Le propos du film en lui même est évidemment intéressant. Où commence la complicité avec les nazis? Fallait-il punir le peuple allemand au travers de ses élites, artistiques notamment? La chasse aux nazis autorisait-elle toutes les méthodes? A part la dernière à laquelle il répond clairement non, ces questions essentielles sont un peu escamotées par le réalisateur, qui fait de l’officier américain une brute endoctrinée et du chef d’orchestre une victime de l’Histoire. Heureusement, Harvey Keitel, en vedette américaine, incarne parfaitement cet ancien expert en assurances devenu militaire, difficile à vendre mais dans lequel il arrive pourtant à introduire une finesse remarquable résultant uniquement de son jeu. A l’inverse, Stellan Skarsgard, avec un personnage à priori d’avantage complexe et torturé, est plus transparent, se contentant de faire son meilleur regard de chien battu tout en sortant de temps en temps de son mutisme.

Ainsi Istvan Szabo défend son point de vue dont il ne donnera la justification qu’au dernier plan. Même plombé par un académisme certain, le film plaira aux amateurs d’Histoire, de musique classique ou d’Harvey Keitel.

par Yannick Vély

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