Stupid Things

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Stupid Things
Dayveon
États-Unis, 2017
De Amman Abbasi
Durée : 1h15
Sortie : 27/09/2017
Note FilmDeCulte : *****-
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Peu après la mort de son frère aîné, Dayveon, 13 ans, passe ses journées d'un été étouffant en errant dans sa ville rurale d'Arkansas. Il est attiré par la camaraderie et la violence d'un gang local...

AMERICAN HONEY

Voici une authentique révélation: Stupid Things (dont le titre original est Dayveon) est le premier long métrage de l'Américain Amman Abbasi, qui fait preuve dès son premier essai de personnalité, d'audace et de maîtrise. Abbasi n'est pas tout à fait un débutant: il a déjà signé quelques documentaires depuis 2009. Ce n'est pas pour autant qu'on pourra l'enfermer, avec sa première fiction, dans le case du récit social cadenassé Sundance: au réalisme à plat, le jeune cinéaste préfère le lyrisme.

Stupid Things s'ouvre, en voix-off, par une anaphore lancée par son jeune héros, contemplant la stupidité de tout ce qui l'entoure. Le long métrage raconte une Amérique rurale qu'on voit finalement assez peu: celle des Noirs, dans un patelin qui semble coupé du monde, un marais sur lequel on a semble t-il posé un dôme de cristal, un univers qui semble à l'abandon. Ce décor délaissé, ce choix du lyrisme, ce portrait social à la fois désespéré et porté par un grand souffle rappellent une autre grande réussite récente: American Honey d'Andrea Arnold. Voilà deux longs métrages qui disent énormément de l'Amérique et de sa jeunesse d'aujourd'hui, tout en n'oubliant jamais d'en faire du cinéma.

Stupid Things baigne souvent dans une superbe lumière crépusculaire. Le héros n'en est qu'à l'aube de sa vie mais il est déjà confronté à la perte avec la mort de son frère, dont il reste des photos ou un poster kitsch accroché au mur. Il n'est pas question ici d'esthétiser la misère, mais d'élever ses personnages qui prennent presque une dimension mythique lorsqu'ils s'affrontent aux poings, devant des flammes qui s'élèvent dans la nuit. Il y a la laideur, et il y a pourtant la beauté. L'usage poétique du montage renforce la qualité hypnotique de ce film court (75 minutes) et dont la sensibilité bouleverse.

par Nicolas Bardot

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