La Source des femmes

La Source des femmes
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Source des femmes (La)
France, 2011
De Radu Mihaileanu
Scénario : Radu Mihaileanu
Avec : Leïla Bekhti, Hafsia Herzi, Zinedine Soualem
Durée : 2h16
Sortie : 02/11/2011
Note FilmDeCulte : *-----
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Dans un petit village, quelque part entre l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient, la tradition impose aux femmes d'aller chercher l'eau à la source, en haut de la montagne, sous un soleil de plomb. Leïla, jeune mariée, propose aux femmes de faire la grève de l'amour : plus de sexe tant que les hommes n’apportent pas l’eau au village.

L'INFAMIE, C'EST LAID AUSSI

Lors d'une scène édifiante de La Source des femmes, Biyouna se lance dans une diatribe contre le port du voile, et ponctue son discours en tapotant de l'index sur le front de son fils pour que les mots lui rentrent bien en tête. La Source des femmes, ce n'est que ça: Radu Mihaileanu, drapé dans sa dignité meurtrie, qui tapote pendant 2h16 le discours de son film sur le front de ses spectateurs. Quelle que soit la cause défendue, bonne ou mauvaise, on se retrouve devant ce type d'oeuvre littéralement étouffée par son didactisme, où les dialogues ne sont que des slogans ("Nous, les femmes, la paix ne nous fait pas peur!"), où les regards en disent toujours très/trop longs, où l'on doit deviner en un plan qui est gentil, qui est méchant (big up absolu à Hiam Abbass qui joue son atroce personnage de evil belle doche comme Lavinia, la fillette méchante de Princesse Sarah). Une simplification abêtissante qui finit par faire atterrir le discours féministe du film au niveau d'une révolte à la Amel Bent. Mais toujours le poing levé.

"Je ne sais pas faire des films 'contre'", affirme le réalisateur. Mais La Source des femmes, à force de caricature, ne connait que le registre de la stigmatisation, et de la même façon que toutes les femmes (sauf une) sont des mères, des saintes et/ou des vierges, tous les hommes sont des fondamentalistes paresseux et laids (sauf un, d'ailleurs il est beau). Ce dernier qui lance un "arrête d'accuser l'état" lorsque son frère se plaint de sa situation d'homme désoeuvré, le genre de réplique qu'on fera glisser sous le tapis pour raccrocher de façon totalement opportuniste le film aux événements récents dans le monde arabe. Pas si grave au fond. C'est surtout cet humanisme totalement artificiel et putassier, degré zéro du cinéma qui n'a que ses gentilles intentions entre les mains, qui fait saigner les yeux. On imagine déjà que si l'on n'aime pas ça, on sera forcément un affreux cynique crypto-nazi (demandons son avis à Rose Bosch), mais l'eau de cette Source, loin d'être synonyme de vie, est surtout croupie.

par Nicolas Bardot

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