Shaolin Soccer

Shaolin Soccer
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Shaolin Soccer
, 2001
De Stephen Chow
Scénario : Stephen Chow, Cheong Tsang Kan
Avec : Stephen Chow, Ng Man Tat, Patrick Tse Yin
Durée : 1h30
Sortie : 21/08/2002
Note FilmDeCulte : *****-

Ancienne légende du football, Fung est viré comme un malpropre par son ancien partenaire, Hung, devenu le patron de la Team Evil. Avec l’aide de moines shaolin, il monte une équipe rivale au style très particulier.

Objet d’un véritable culte chez les dvdvores, Shaolin Soccer débarque enfin sur nos écrans. Miramax, le distributeur américain, propose hélas un montage écourté, supervisé néanmoins par Stephen Chow, acteur et réalisateur du film. Shaolin Soccer version occidentale perd en cohérence ce qu’il gagne en rythme et en efficacité comique, mais reste la plus jubilatoire comédie de l’année, un sommet d’humour, un Everest du burlesque. Une heure trente de gags ininterrompus, de trouvailles visuelles époustouflantes, de scènes cultes qui font passer Olive et Tom pour du football réaliste. Inutile d’avoir suivi la dernière Coupe du monde pour goûter aux exploits de Sing et ses amis, Shaolin Soccer est un divertissement survitaminé, l’antidépresseur idéal avant la rentrée. Stephen Chow sera très certainement la nouvelle star asiatique du cinéma mondial. Ses films fracassent déjà le box-office hong-kongais et son profil, mi-félin à la Bruce Lee, mi-clown à la Jackie Chan, devrait lui valoir de nombreux aficionados dans le monde entier.

Le charme de Shaolin Soccer réside dans son mélange savoureux de comédie loufoque, de romance naïve et de scènes d’action spectaculaires. Stephen Chow utilise toutes les formes d’humour pour parvenir à ses fins. Les blagues les plus lourdes côtoient des gags visuels extrêmement travaillés. Chow parodie avec génie les derniers blockbusters américains (Jurassic Park, Volte-Face), les western spaghetti et même Thriller, le clip de Michael Jackson. Mais il laisse aussi libre cours à son imagination. Sur un terrain de foot transformé en champ de bataille, Sing devient en l’espace d’un instant un soldat échappé d’une tranchée. Un simple gag sera réitéré dans la scène suivante, l’effet d’accumulation provoquant un crescendo hilarant. Mais Shaolin Soccer n’est pas seulement une avalanche de blagues à la sauce Z.A.Z. (Y a-t-il un pilote pour sauver l’avion?). Stephen Chow a pris l’habitude de travailler avec la même troupe d’acteurs ; l’amour qu’il porte à ses moines loosers au grand cœur est d’autant plus palpable. Derrière l’optimisme enfantin et à toute épreuve de Sing, il y a le cœur brisé de Tête de fer son compagnon de galères et la peur du regard des autres de Mui, la jeune femme défigurée experte en tai-chi. On éprouve donc une sympathie, une compassion pour cette équipe désœuvrée. Au-delà du simple rire pointe l’émotion et une très belle histoire d’amitié.

Techniquement, le film rivalise avec les dernières productions américaines. Le budget était conséquent, plus de dix millions de dollars et Stephen Chow s’est adjoint les services d’un chorégraphe illustre, également cinéaste, Ching Siu Tung . Les effets spéciaux crées par la Centro Digital Pictures (Stormriders) sont remarquables, à faire palir d’envie les spécialistes d’Industrial Light and Magic. Leurs idées démentielles sont d’ailleurs déjà reprises par la publicité. La photographie est également très soignée et si parfois, le montage semble hasardeux, c’est dû aux indignes coupes orchestrées par des Américains plus soucieux de la rentabilité que de la qualité artistique d’un film. Malgré celles-ci, Shaolin Soccer demeure un divertissement jouissif. L’idée géniale de mélanger foot et kung-fu est parfaitement exploitée par le nouveau roi du divertissement made in Hong-Kong: Stephen Chow. Ce dernier prépare déjà une suite pour le plus grand bonheur de nos zygomatiques.

par Yannick Vély

En savoir plus

Né à Hong-Kong le 22 juin 1962, Stephen Chow débute au cinéma en tant qu’acteur avant de passer en 1994 à la réalisation avec From Beijing With Love. Dès lors, sa carrière se partage en deux: ses performances d’acteurs, récompensées à de multiples reprises, et ses propres long métrages aux succès publics non démentis (Forbidden City Cop, The God of Cookery, King of Comedy).

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