Seul sur Mars

Seul sur Mars
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Seul sur Mars
Martian (The)
États-Unis, 2015
De Ridley Scott
Scénario : Drew Goddard
Avec : Sean Bean, Jessica Chastain, Matt Damon, Jeff Daniels, Chiwetel Ejiofor, Aksel Hennie, Kate Mara, Michael Peña, Sebastian Stan, Kristen Wiig
Photo : Dariusz Wolski
Musique : Harry Gregson-Williams
Durée : 2h14
Sortie : 21/10/2015
Note FilmDeCulte : ****--
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Au cours d’une mission spatiale habitée sur Mars, et à la suite d’un violent orage, l’astronaute Mark Watney est laissé pour mort et abandonné sur place par son équipage. Mais Watney a survécu et se retrouve seul sur cette planète hostile. Avec de maigres provisions, il ne doit compter que sur son ingéniosité, son bon sens et son intelligence pour survivre et trouver un moyen d’alerter la Terre qu’il est encore vivant. À des millions de kilomètres de là, la NASA et une équipe de scientifiques internationaux travaillent sans relâche pour ramener "le Martien" sur terre, pendant que, en parallèle, ses coéquipiers tentent secrètement d’organiser une audacieuse voire impossible mission de sauvetage.

CHIC PLANÈTE

Dès les premières minutes de Seul sur Mars (qui nous plongent in media res dans cette mission sur Mars), il y a un ton qui va dominer le dernier opus de Ridley Scott, un ton auquel le cinéaste ne nous a pas réellement habitués jusqu'ici, et le genre non plus. En réalité, Seul sur Mars paraît moins influencé par 2001, l'odyssée de l'espace que par les vidéos virales de Chris Hadfield, cet astronaute de la Station Spatiale Internationale adepte des réseaux sociaux et devenu suffisamment célèbre grâce à sa reprise de "Space Oddity" de David Bowie pour que la presse lui demande désormais son avis sur le moindre blockbuster dont l'action se déroule dans l'espace. Si on ne connaissait pas Hadfield, cet humour aurait pu paraître hors de propos, or il apparaît ici tout à fait à sa place dans l'approche réaliste de Scott & Co et a le mérite de distinguer Seul sur Mars de bien des films du genre ayant pour protagoniste un personnage dépressif et mélancolique. L'adaptation par Drew Goddard (Cloverfield, La Cabane dans les bois) du roman d'Andy Weir, déjà extrêmement documenté et drôle, et Matt Damon, armé de tout son charme et son humanité, parviennent à rendre entraînant un film qui passe pourtant le plus clair de son temps à glorifier le nerd qu'il est, lui et tous les autres membres de la NASA qui peuplent le film. Défait de toute aspiration métaphysique, Seul sur Mars est une réjouissante célébration de l'intelligence et de l'optimisme, les deux parents de la survie pour le protagoniste.

Le souci, c'est qu'une fois qu'il est décrété que le personnage est un génie et pourra toujours s'en sortir, les enjeux paraissent moindre. Et comme le film fait aussi le choix de ne pas affubler le personnage d'enjeux personnels, il peine à réellement impliquer le spectateur. Peut-être cela conviendra-t-il aux gens qui auraient préféré que Gravity se passe du trauma du protagoniste mais on ne peut s'empêcher de penser qu'il manque un petit quelque chose au film de Scott. Il est souvent peu constructif de comparer des films sous prétexte qu'ils font plus ou moins partie du même genre, d'autant plus que, dans l'absolu, Seul sur Mars est assez différent d'Apollo 13 ou Gravity ou Interstellar ou même Seul au monde. Mais dans les inévitables points communs qu'il partage avec chacun de ces longs métrages, que ce soit des séquences ou un propos, le film, parfaitement compétent au demeurant, souffre quelque peu de la comparaison. Cela étant dit, on ne s'ennuie pas une seconde devant Seul sur Mars, un film qui transpire le savoir-faire par tous ses pores artistiques (la mise en scène de Scott, la photographie de Dariusz Wolski, le montage de Pietro Scalia, les décors d'Arthur Max), beau, rythmé, qui raconte quelque chose et qui reste terre-à-terre et qui réussit à être touchant par instants.

par Robert Hospyan

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