Secret de Terabithia (Le)

Secret de Terabithia (Le)
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Secret de Terabithia (Le)
Bridge to Terabithia
États-Unis, 2007
De Gabor Csupo
Scénario : David Paterson, Jeff Stockwell
Avec : Zooey Deschanel, Josh Hutcherson, Robert Patrick, AnnaSophia Robb
Durée : 1h34
Sortie : 28/03/2007
Note FilmDeCulte : ****--

Jess, un garçon issu d'une modeste famille nombreuse et Leslie, fille unique d'un couple d'écrivains, s'inventent un monde imaginaire, Terabithia, pour fuir la réalité de leur vie quotidienne...

FUCK NARNIA.

Si l’on en juge par sa promotion, Le Secret de Terabithia n’est qu’un film d’heroïc fantasy pour enfants post-Narnia, avec moins d’argent. Or les studios responsables de ce dernier (Disney et Walden Media), croyant bien cibler leur public en leur vendant le nouveau produit prêt-à-mater, une fois de plus adapté d’un roman culte outre-Atlantique, s’égarent misérablement. Ce premier long métrage de Gabor Csupo (créateur des Razmokets) n’a tout simplement rien à voir avec Narnia (ou Le Seigneur des Anneaux et même Harry Potter). Lâchons le morceau d’emblée, vu qu’il ne s’agit aucunement d’un "secret" de l’histoire: le monde magique aperçu dans la bande-annonce et l’affiche naît en réalité de l’imagination des deux jeunes protagonistes (une fille de parents écrivains, un dessinateur en herbe) et là encore, il ne tient que du domaine de l’imagination. Ce postulat n’est jamais même remis en question. De plus, tout ce bestiaire fantastique occupe probablement 10% d'un film d'1h34 sévèrement ancré dans la réalité d'aujourd'hui. La photo naturaliste, peu léchée - qui rappelle davantage les drames indépendants Mean Creek ou Twelve and Holding qu’Eragon -, et l'approche terre-à-terre face à l'incursion de l'imaginaire dans le réel (effets spéciaux rarement "magnifiés", beaucoup d'effets de "transition" où une chose réelle en devient une autre, plus fantastique) témoignent d'un film, d'une histoire, d'un traitement différents. Sans jamais tomber dans la niaiserie ou la morale, bien que s'appuyant sur des archétypes, le scénario s'attarde sur cette période entre deux âges (la liberté offerte par la tendre enfance et la vraie pourriture qu'est l'adolescence) pour traiter de problèmes quotidiens, écoliers (un père difficile, les brutes de la classe, un béguin, etc.) sans trop succomber à la naïveté souvent associée à ce genre de thèmes. En cela, le film s'avère plutôt original et l'éternel message "Il est important de savoir garder l'esprit ouvert et de ne pas perdre de vue l'enfant - et donc le pouvoir de l'imagination - en soi" n'est pas asséné à grands renforts de cuillerées de sucre cinématographique. Dans son dernier quart d'heure, le film adopte même un ton plus mûr, plus grave et bien qu’il n'ait pas non plus la profondeur d’un Labyrinthe de Pan, Le Secret de Terabithia s’avère autre chose qu’une vulgaire resucée surfant sur une vague d’actualité.

par Robert Hospyan

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