Etrange Festival: Scherzo diabolico

Etrange Festival: Scherzo diabolico
Envoyer à un ami Imprimer la page Accéder au forum Notez ce film
Scherzo diabolico
Mexique, 2015
De Adrián García Bogliano
Scénario : Adrián García Bogliano
Durée : 1h31
Note FilmDeCulte : ****--
  • Etrange Festival: Scherzo diabolico
  • Etrange Festival: Scherzo diabolico

Depuis des années, Aram vit dans la frustration. Son travail est aussi inintéressant que peu lucratif, et sa femme prend un malin plaisir à le lui rappeler sans cesse. Un jour, il décide de kidnapper une écolière et la séquestre dans un entrepôt désaffecté.

J’AI RENCONTRE LE DIABLE

On avait laissé Adrián García Bogliano avec son médiocre Here comes the devil et sa participation tout aussi oubliable à l’anthologie ABCs of death (le sketch B is for bigfoot). Du coup, dire qu’on était impatient de découvrir son Scherzo diabolico serait plus qu’inexact. Mais ce 12e long du réalisateur mexicain est finalement une vrai bonne surprise. Avec son scénario sans frontière qui aurait pu donner à la fois un excellent giallo à la grande époque du genre, mais également un très noir et sans concessions revenge flick coréen ou même une bonne tranche de perversité à la Chabrol, Bogliano use d’un parti pris intéressant et audacieux : celui de prendre le genre à rebrousse poil en suivant le quotidien de ce geôlier à la méthodologie rigoureuse plutôt que l’éternel chemin de croix de la victime. Un choix d’autant plus payant qu’en nous invitant à le suivre dans ce voyage des plus inhabituels, le réalisateur nous empêche d’anticiper toute évolution de son script.

Car c’est aussi de ce côté-là que le film surprend. Avec sa mécanique en deux temps, l’auteur de Late Phases et de I’ll Never Die Alone prend donc le temps d’établir les bases d’un genre qu’il s’amuse à court-circuiter lors de sa deuxième moitié. On ne change pas d’histoire ou même d’atmosphère du tout au tout, mais ce développement, dans une moindre mesure, ravive le souvenir du chef d’œuvre Crime à froid a.k.a Thriller, a cruel picture a.k.a They call her one eye du suédois Bo Arne Vibenius. Adrián García Bogliano prend le contrepied de sa première partie tout en mystère, en fantasmes inassouvis et en frustration. Cynique, violent, perturbant et pervers, Scherzo diabolico est donc une belle découverte qui mériterait amplement une sortie salle, aussi minime soit-elle, pour lui permettre d’attirer une audience plus large que celle des festivals et de son public de niche. A bon entendeur...

par Christophe Chenallet

Commentaires

Partenaires