Santiago 73, Post Mortem

Santiago 73, Post Mortem
Envoyer à un ami Imprimer la page Accéder au forum Notez ce film
Santiago 73, Post Mortem
Post Mortem
Chili, 2010
De Pablo Larrain
Scénario : Pablo Larrain
Avec : Alfredo Castro
Photo : Sergio Armstrong
Durée : 1h38
Sortie : 16/02/2011
Note FilmDeCulte : ***---
  • Santiago 73, Post Mortem
  • Santiago 73, Post Mortem

Santiago du Chili, septembre 73. Mario travaille à la morgue, où il rédige les rapports d’autopsie. Amoureux de sa voisine Nancy, une danseuse de cabaret soupçonnée de sympathies communistes, sa vie va être bouleversée par le coup d’Etat contre Salvador Allende...

LA SOLITUDE DU MORT-VIVANT

Ne pas se fier à la traduction certes plus vendeuse mais un rien abusive du titre original: Post Mortem, devenu Santiago 73, Post Mortem, joue plus la carte de l'allégorie que celle du cours d'Histoire. Une approche décalée qui offre au film ses moments les plus marquants, lorsque la bizarrerie transperce le smog ambiant: sur un registre anecdotique, cette scène étrangement comique où les deux héros se mettent à pleurer à table, plus essentielle, cette autre scène où l'on ose à peine toucher le corps pas encore refroidi de Salvador Allende. "Ce que j'aime traiter dans mes films, c'est l'idée que les personnages croient que la situation politique ne les affecte pas. Mais inconsciemment, ils sont affectés, évidemment". Les mots du réalisateur s'appliquent parfaitement à son récit, au lien invisible entre l'Histoire et le quotidien, entre le coup d'état de 73 et les jours d'un spectateur passif, la violence de l'un qui inonde les rues et les recouvre de cadavres et la violence encore rentrée de l'autre, prête cependant à exploser. Dommage que le film ne s'enferme tout seul sur l'autoroute du film world pour festival dont les motifs paraissent parfois contractuels: mise en scène figée (même si celle-ci se justifie aussi par l'odeur de mort, partout, image verte comme une blouse de médecin légiste), antihéros forcément gris et autiste, sexualité inévitablement glauque. Santiago 73, Post Mortem sort plutôt affaibli par son goût de conventions empilées et un peu paresseuses.

par Nicolas Bardot

Commentaires

Partenaires