Sangue del mio sangue

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Sangue del mio sangue
Italie, 2015
De Marco Bellocchio
Scénario : Marco Bellocchio
Durée : 1h47
Sortie : 07/10/2015
Note FilmDeCulte : **----
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Federico, un jeune homme d’armes, veut réhabiliter la mémoire de son frère, un prêtre séduit par une nonne, sœur Benedetta. A cette fin, il se rend à la prison-couvent de Bobbio, où, accusée de sorcellerie, elle est enfermée. Benedetta l’ensorcelle à son tour. Elle est alors condamnée à la perpétuité et emmurée vivante. Au même endroit, des siècles plus tard… Federico, un inspecteur ministériel, frappe à la porte du couvent, transformé depuis en prison, puis laissé à l’abandon. Il découvre que le bâtiment est habité par un mystérieux comte, qui ne sort que la nuit…

MAUVAIS SANG

Un film de vampires par Marco Bellocchio ? L’idée avait de quoi étonner. Pourtant, est-ce vraiment une surprise si, devant la caméra du cinéaste italien, le vieux monstre sanguinaire devient le symbole d’une caste politique corrompue ? Mais avant d’en arriver là, Sangue del mio sangue a bien un détour à proposer. En effet, dans ce film coupé en deux, la première partie retrace un procès pour sorcellerie de manière étonnamment directe, avec un premier degré rafraichissant. Hélas, avec également un rythme un peu engourdi et surtout une image particulièrement terne et plate. Les quelques scènes avec Alba Rorwacher (l’une des actrices européennes les plus passionnantes – qu’on reverra bientôt dans Vierge sous serment) semblent sorties d’une version empesée du Tale of tales, l’humour en moins.

Cette absence de légèreté dans l’écriture comme dans la forme est devenue un problème récurrent avec Bellocchio. Il devient problématique de se dire qu’on apprécierait sans doute plus ce film si on y respirait un peu plus aisément. Pourtant, quand le cinéaste dépoussière le tout pour passer à une seconde partie située à l’époque contemporaine, l’humour (enfin !) se révèle anachronique, une sorte de burlesque outrancier qu’on croirait sorti des comédies bourgeoises de Resnais. Quoi qu’on en dise, il y a des références plus brûlantes de modernité. Enfin, c’est aussi la correspondance entre ces deux parties qui crée de la frustration. Difficile de suivre Bellocchio alors qu’il passe de scène cocasse de vampire chez le dentiste à une reprise de Metallica puis à un finale qui ressemble à s’y méprendre... à un clip gothique de Mylène Farmer.

par Gregory Coutaut

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