Samsara

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Samsara
États-Unis, 2011
De Ron Fricke
Durée : 1h42
Sortie : 27/03/2013
Note FilmDeCulte : *****-
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Suite de Baraka, Samsara est un mot tibétain qui signifie « roue de la vie ». Pendant quatre ans, Ron Fricke a parcouru plus de vingt pays dont le Japon, l’Éthiopie, l’Égypte, la Palestine et la Turquie pour traiter de ses thèmes de prédilection: l’interconnexion et la transcendance.

UN ÉTAT DU MONDE

Samsara, comme l'indique son titre, observe la roue de la vie - tout un programme. Ron Fricke, chef opérateur du monumental Koyaanisqatsi, poursuit le geste entamé par Baraka qu'il a réalisé il y a 20 ans. Quel regard sur la civilisation ? Et quel regard de cinéaste ? Car Samsara, et heureusement, n'est pas un clip world de Yann Arthus Bertrand à décliner en calendrier et en mugs pour Noël. Au fil du long métrage, Fricke ajuste son microscope (ou son téléscope) pour capturer le trivial, le divin, et la place de l'humain. Samsara s'ouvre sur les ondulations d'une petite danseuse balinaise comme une version transcendée de l'humain. De moines en chérubins sur des peintures, Fricke observe la sublimation à l'œuvre, comme il sublime la terre et sa nature, ses cieux plus étoilés qu'ailleurs. Le film est un poème visuellement renversant dont de nombreuses images scotchent: le scintillement d'une mégalopole comme peuplée de lucioles (plan qu'on a l'impression d'avoir déjà vu mille fois, mais qu'on n'a jamais vu comme ici), une marche militaire dont la dureté est cassée par un mouvement aussi fluide que surnaturel, ou le tourbillon de la Mecque - aucun effet spécial, juste une question de regard et de temps.

La beauté, dans Samsara, n'est pas figée. Un plan peut contenir une journée entière, quelques images peuvent passer de volcans hawaïens à un bidonville des Philippines. Et il y a une unité dans cette démarche, cette contemplation à la fois sereine et hallucinée. Parfois amère. Lorsque les humains ne sont pas sublimés, ils se confondent avec des robots, sont des morceaux de viande (sur une table chirurgicale, accrochés à une barre de lap dance), deviennent des créatures monstrueuses dissimulées sous un masque d'argile (lors d'une séquence bluffante tournée en France). Samsara est moins bon lors de ses passages à charge. Un travelling avant sur une famille armée, un plan sur des gens dévorant au fast-food, et on flirterait presque avec du t'as vu la dénonce à la Coline Serreau. Samsara vaut mieux que ça. Bonne nouvelle: cette expérience hypnotique sera prochainement diffusé dans les salles françaises.

par Nicolas Bardot

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