La Route

La Route
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Route (La)
The Road
États-Unis, 2007
De John Hillcoat
Scénario : Joe Penhall d'après le livre éponyme de Cormac McCarthy
Avec : Robert Duvall, Viggo Mortensen, Guy Pearce, Kodi Smit-McPhee, Charlize Theron
Photo : Javier Aguirresarobe
Musique : Nick Cave, Warren Ellis
Durée : 1h52
Sortie : 02/12/2009
Note FilmDeCulte : *****-
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Il y a maintenant plus de dix ans que le monde a explosé. Personne ne sait ce qui s'est passé. Ceux qui ont survécu se souviennent d'un gigantesque éclair aveuglant, et puis plus rien. Plus d'énergie, plus de végétation, plus de nourriture... Les derniers survivants rôdent dans un monde dévasté et couvert de cendres qui n'est plus que l'ombre de ce qu'il fut. C'est dans ce décor d'apocalypse qu'un père et son fils errent en poussant devant eux un caddie rempli d'objets hétéroclites - le peu qu'ils ont pu sauver et qu'ils doivent protéger. Ils sont sur leurs gardes, le danger guette. L'humanité est retournée à la barbarie. Alors qu'ils suivent une ancienne autoroute menant vers l'océan, le père se souvient de sa femme et le jeune garçon découvre les restes de ce qui fut la civilisation. Durant leur périple, ils vont faire des rencontres dangereuses et fascinantes. Même si le père n'a ni but ni espoir, il s'efforce de rester debout pour celui qui est désormais son seul univers.

AMÉRIQUE, ANNÉE ZÉRO

Oubliez la grippe A et le réchauffement climatique. Au cinéma, l'apocalypse est déjà sur nos écrans, qu'il s'agisse d'une prophétie maya qui se concrétise (2012) ou d'un monde post-nucléaire qui plonge l'humanité dans les ténèbres comme ici dans La Route. L'Australien John Hillcoat se heurtait à un double défi, porter à l'écran la langue hallucinée d'un Cormac McCarthy touché par la grâce et la sécheresse, prix Pulitzer 2007, et mettre en images une Amérique dévastée par un holocauste que l'on suppose nucléaire, lande désolée et charbonneuse, forêt prête à s'écrouler sur elle-même tel un château de cartes. Le réalisateur de The Proposition s'en tire avec les honneurs. S'il n'a pu éviter une narration plus présente que celle du livre, avec des flash-backs explicatifs en première partie et des rencontres qui se multiplient dans la seconde, il n'a pas abandonné la profonde noirceur du matériel original, odyssée d'un père et de son fils vers une mort certaine, dans un monde où l'Homme est le pire ennemi de l'homme. Et puis il y a Viggo Mortensen. Acteur de génie capable de se glisser avec autant d'élégance et de justesse dans la peau d'un roi d'heroïc-fantasy (la trilogie du Seigneur des Anneaux de Peter Jackson) ou d'un homme de main de la mafia russe (Les Promesses de l'ombre) de David Cronenberg, il incarne - dos vouté mais idées claires -, ce père biblique, Abraham chargé d'une mission divine : protéger son ange de la folie des hommes, son enfant des ténèbres qui envahissent le monde. Il est pour beaucoup dans la qualité d'un film bien sûr moins puissant que le livre, mais suffisamment fort pour imprimer durablement la rétine.

par Yannick Vély

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