La Rivière Tumen

La Rivière Tumen
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Rivière Tumen (La)
Dooman River
Corée du Sud, 2010
De Zhang Lu
Scénario : Zhang Lu
Photo : Xu Wei
Durée : 1h29
Sortie : 25/08/2010
Note FilmDeCulte : ***---
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La rivière Tumen marque la frontière entre la Chine et la Corée du Nord. Dans cette région au climat rigoureux, la rivière est recouverte pendant de longs mois par une couche de glace qui sépare les pauvres des affamés. De nombreux Coréens tentent de fuir leur pays ou simplement de chercher des vivres et des médicaments. Changho, douze ans, et sa soeur muette Soon-hee se lient d’amitié avec un jeune garçon nord-coréen. Mais les petits trafics frontaliers sont mal vus et les menaces grandissent pour ceux qui viendraient en aide aux clandestins. Tandis qu'un drame survient pour Soon-hee, la fidélité de Chang-ho pour son nouvel ami est mise à l’épreuve…

C'EST LA FETE AU VILLAGE

On avait découvert le Chinois Zhang Lu avec le beau Desert Dream, présenté il y a trois ans au Festival Paris Cinéma. Déjà une histoire de frontières et de no man's land, dans un désert perdu entre Mongolie et Chine, avec cette problématique: partir ou rester. Dans La Rivière Tumen, Zhang Lu change de région (à la frontière entre Chine et Corée du Nord), reprend des thèmes voisins mais radicalise son propos. Il n'est guère question de partir de cette région figée par le froid, on voit d'ailleurs des Nords-Coréens qui sans cesse cherchent à s'y réfugier. Zhang Lu filme attentivement cet endroit oublié du monde, en écho à sa propre jeunesse. Mais, à l'image d'une mise en scène encore plus dépouillée (la caméra de Desert Dream, souvent plantée dans le sable mais panotant sur une terre à perte de vue, se fait ici encore plus rigide), à force de hiératisme acharné, La Rivière Tumen, entaché de quelques lourdeurs (l'homme qui vomit devant sa télé diffusant des images de Kim Jong-il!) finit par étouffer, comme si l'on grignotait un sac de briques devant l'écran. La narration à l'arrêt, comme engourdie, finira pourtant par développer quelques pistes, s'éveillant dans la dernière partie où la violence encore latente finit par exploser. Peut-être un peu tard, dans ce film pas inintéressant mais qui, comme ses silences, pèse parfois des plombs.

par Nicolas Bardot

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La Rivière Tumen est en compétition officielle au Festival Paris Cinéma.

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