Rire et chatiment

Rire et chatiment
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Vincent est un ostéopathe comblé, marié, et le comique de service parmi ses amis. Lorsque sa femme Camille le quitte en invoquant son égocentrisme et sous prétexte qu'il "déconne trop", Vincent ne veut pas comprendre et entreprend de continuer sa vie jusqu'à ce qu'il remarque qu'il n'existe que par son statut de "déconneur" et qu'il fait littéralement mourir de rire son entourage...

La base de l'histoire, pitch énorme en puissance, ne sert que comme point de départ à l'introspection que va effectuer le protagoniste, incarné par José Garcia. Il va sans dire que le film tient entièrement sur ses seules épaules et vu le genre choisi, il fallait un comédien capable de transformer l'essai en un véritable one man show d'1h30. La personnalité de divertisseur né de Vincent se développe donc au travers de saynètes humoristiques, tandis que sa compagne, blessée par son égoïsme, l'encourage à dépasser cette apparence. Garcia est ainsi le moteur et le réel intérêt de Rire et châtiment. Les séquences sont certes amusantes et bien des fois les répliques et les situations font mouche, mais on ressent l'absence d'un lien, les scènes s'enchaînent de façon malaisée. De plus, lorsque le scénario s'aventure par moments dans un registre un peu plus sérieux, celui-ci n'est pas tellement assuré.

Quant aux personnages secondaires qui tentent d'aider Vincent, comme son collègue ou sa secrétaire, ils sont sous-développés et souffrent d'interprétations bancales. A l'instar du personnage féminin, ils traversent le film maladroitement en récitant des banalités censées faire avancer l'histoire et la "quête" du personnage principal. La réalisatrice signe ici son premier long métrage, dont la mise en scène est plutôt carrée et réussie, ce qui convainc du mérite d'Isabelle Doval. Elle figure également au scénario en compagnie du débutant Olivier Dague, mais surtout aux côtés de Jean-François Halin, ex-scénariste des "Guignols de l'Info", recyclé dans l'écriture de comédies tantôt réussies (Paparazzi) tantôt ratées (Quasimodo d'El Paris, Quelqu'un de bien). On devine sa patte derrière les dialogues du film et par là même, la seule raison de sa présence. Les deux autres scénaristes remplissent les blancs sans convaincre. D'ailleurs, le dénouement du film déçoit par sa grande facilité et gâche légèrement la bonne impression générale laissée par Rire et châtiment.

par Robert Hospyan

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