Festival de Gérardmer: Rigor Mortis

Festival de Gérardmer: Rigor Mortis
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Rigor Mortis
Hong Kong, 2013
De Juno Mak
Durée : 1h45
Note FilmDeCulte : ****--
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Ancienne vedette de cinéma abonnée aux rôles de chasseurs de vampires, Chin Siu-ho vit désormais une longue traversée du désert. Alors que le destin s’acharne contre lui, il prend une chambre d’hôtel, la 2442, pour y mettre fin à ses jours. Son geste est interrompu par l’étrange présence autour de lui d’autres résidents que Siu-ho ne tarde pas à trouver comme loin d’être normaux...

UN IMMEUBLE FOU FOU FOU

Accompagné d’une bonne rumeur depuis ses sélections aux festivals de Venise et de Toronto, Rigor Mortis est le premier long métrage de Juno Mak, qu’on a pu voir en tant qu’acteur dans le film de vengeance Revenge: A Love Story ou le slasher immobilier Dream Home. Rigor Mortis confirme, après Dream Home justement, le frémissement neuf de la production horrifique venue de Hong Kong. Mak se plonge dans les couloirs verdâtres d’une immense bâtisse remplie à ras bord de jiangshi, sorte d’équivalent/cousin chinois du mort-vivant/vampire occidental. Un homme au bout du rouleau, acteur lessivé caché derrière ses lunettes de soleil, emménage dans l’immeuble hanté et va faire connaissance avec ses habitants de l’au-delà.

Surprise : il n’y a d’abord aucun mystère en ce qui concerne les éléments surnaturels de Rigor Mortis. Chacun accepte que les morts trainent encore ici ou là; on leur sert leur riz préféré, on leur fait un brin de causette. Mais tous les spectres ne sont pas aussi paisibles. Cette absence de mystère (les spectres sont là, c’est un fait) est compensée par la richesse de l’imaginaire et du bestiaire monstrueux étalée sur chaque mur de chaque appartement pouilleux. S’il est un autre mystère, c’est dans cette approche à la fois très codée et parfaitement abstraite des créatures surnaturelles, participant à perte de repères… parfois un peu trop. La narration de Rigor Mortis est libre, mais son rythme est également très décousu. Malgré tout, le visuel extrêmement chiadé et la générosité de la faune fantastique (des sœurs jumelles plus terrifiantes encore que Suzy et Suzon, ou encore un boss de fin de niveau plus badass que le plus badass de vos voisins de palier) emportent l’adhésion. On se perd souvent dans ce labyrinthe, on finit par ne plus chercher d’issue : c’est l’un des charmes de ce surprenant tour de train fantôme.

par Nicolas Bardot

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