Festival de Gerardmer : Répertoire des villes disparues

Festival de Gerardmer : Répertoire des villes disparues
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Répertoire des villes disparues
Ghost town anthology
Canada, 2018
De Denis Côté
Scénario : Denis Côté
Avec : Jean-Michel Anctil, Larissa Corriveau, Josée Deschênes, Robert Naylor
Photo : François Messier-Rheault
Durée : 1h36
Note FilmDeCulte : ***---
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À Irénée-les-Neiges, une bourgade perdue qui compte à peine 215 âmes, un accident de la route coûte la vie à Simon Dubé, un jeune homme dans la fleur de l’âge. Choqués, les habitants n’osent pas évoquer les circonstances de la tragédie. Dorénavant, pour la famille Dubé, la mairesse du village et une poignée d’autres, le temps semble se rompre et les jours flotter sans fin. En cette période de deuil et de brouillard, quelque chose s’abat lentement sur la région et des inconnus commencent à apparaître...

THE FOG

Avec son titre énigmatique, son pitch semblant flirter avec un fantastique laconique et son traitement épuré pour une histoire qui n’en méritait pas moins, Répertoire des villes disparues déroute, intrigue, questionne et prend par surprise le spectateur qui aura choisi de faire le chemin à ses côtés. Car derrière cette adaptation libre du roman éponyme de Laurence Olivier (une homonyme) se cache autant un drame qu’un portrait, le tout baignant dans une ambiance irréelle, nébuleuse et mélancolique, comme suspendu dans l’espace-temps et en dehors de certaines marques. C’est bien simple, pour appréhender ce Répertoire…, il vous faudra imaginer vous retrouver devant la série Les Revenants mais filmée par l’équipe de l’émission Strip-tease avec ces sommes d’instants, ces touches de vie, ces scénettes qui semblent avoir été prises sur le vif et ces personnages aussi irréel que palpables. Sauf que ces additions de moments, dans ce village transformé en ersatz de purgatoire ou les vivants errent en attente d’un éventuel départ (car oui on peut aussi lire dans le film un constat sur le dépeuplement rural), Denis Côté (Boris sans Béatrice, Vic + Flo ont vu un ours) les habille d’un spleen sournois qui cache en fait, tapis dans l’ombre d’un ciel gris et en embuscade derrière un manteau neigeux, une atmosphère surnaturelle aussi bien sentie (toutes les apparitions qui n’utilisent aucun des clichés liés au genre) que malhabile (le film est tellement dénué de repères qu’ont à parfois du mal à se sentir impliqué). Et si on rajoute à cela un rythme un poil trop lancinant ainsi qu’un certain manque d’empathie pour les personnages (la caractérisation de certains rôles est assez sommaire) l’ensemble devient très vite fragile et la structure de vaciller à de nombreuses reprises. Reste que Répertoire des villes disparues est un exercice intriguant ainsi qu’une vraie proposition arrivant à sortir de sentiers battus maintes fois foulés. Mais c’est aussi son plus gros défaut tant le film risque de laisser sur le bord de la route une grosse partie de ses spectateurs qui ne sauront appréhender l’objet sans une certaine curiosité.

par Christophe Chenallet

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