Pur Sang, la légende de Seabiscuit

Pur Sang, la légende de Seabiscuit
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Pur Sang, la légende de Seabiscuit
Seabiscuit
États-Unis, 2003
De Gary Ross
Scénario : Gary Ross
Avec : Elizabeth Banks, Jeff Bridges, Chris Cooper, William H. Macy, Tobey Maguire, Gary Stevens
Durée : 2h20
Sortie : 08/10/2003
Note FilmDeCulte : ***---

1936. La Grande Dépression. Un inventeur de génie, Charles Howard, achète sur les conseils d’un vieux cow-boy taciturne, un cheval hargneux du nom de Seabiscuit. Monté par un jeune jockey plein de fougue, l’animal bâtard se révèle être un fabuleux destrier. Captivant des millions d’Américains, son destin aura valeur d’exemple.

DES CHEVAUX ET DES HOMMES

Le succès inattendu de L’Homme qui murmurait à l’oreille des chevaux de Robert Redford a éveillé la curiosité d’Hollywood, toujours à l’affût de bonnes recettes infaillibles pour renflouer les caisses. Conséquence de l’émergence de Miramax dans les années 90, passé maître dans l’art de promouvoir les machines à Oscars, les films de prestige n’échappent plus à un calibrage savant, bons sentiments à l’appui et ton mélodramatique de circonstance. Adapté du best-seller de Laura Hillenbrand (La Légende de Seabiscuit, le cheval qui ne devait pas gagner), Pur Sang, la légende de Seabiscuit semble avoir été pensé, réalisé, produit dans le seul but d’empocher les fameuses statuettes. Le résultat n’est pas déshonorant – loin de là. On peut néanmoins regretter l’absence de partis pris originaux, que ce soit dans le scénario falot ou la mise en scène impersonnelle. Pour ne pas froisser le spectateur lambda, le récit suit une chronologie sans surprise et désespérément linéaire, les héros sont irréprochables, et le message on ne peut plus transparent.

CADENCE RALENTIE

La dimension mythologique du destin hors du commun de Seabiscuit n’est hélas qu’esquissée. Gary Ross insiste lourdement sur la symbolique post-11 septembre – celle du peuple américain courageux et solidaire qui lutte contre l’adversité – mais préfère axer son récit sur les performances sportives de l’étalon. Le travail de reconstitution est impeccable. Faiseur consciencieux, l’auteur du nostalgique Pleasantville restitue l’ambiance des champs de course de l’Amérique des années 30 et signe de spectaculaires scènes d’action. Le folklore est soigné: les décors, les costumes, la verve du speaker (William H. Macy déchaîné). Les mouvements de caméra jettent le spectateur au cœur d’une course haletante. L’élégant casting comble tant bien que mal l’absence flagrante de suspense. A mille lieux de ses collants de super-héros dans Spider-man, Tobey Maguire compose un jockey passionné, faillible et attachant. Long (2h20, la nouvelle durée standard), parfois ennuyeux dans son développement, Pur Sang, la légende de Seabiscuit s’apprécie en digne successeur de L’Etalon noir comme un divertissement familial d’un classicisme éprouvé.

par Yannick Vély

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