Festival de Gerardmer : Puppet Master: the Littlest Reich

Festival de Gerardmer : Puppet Master: the Littlest Reich
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Puppet Master: the Littlest Reich
États-Unis, 2018
Scénario : S.Craig Zahler
Avec : Udo Kier, Thomas Lennon
Musique : Fabio Frizzi, Charles Band
Durée : 1h24
Note FilmDeCulte : **----
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Récemment divorcé, Edgar retourne dans la maison d’enfance pour faire le point sur sa vie. Il y trouve un pantin à l’allure malfaisante ayant appartenu à son défunt frère. Cherchant à se faire rapidement de l’argent, il décide d’aller le vendre aux enchères lors d’une convention, accompagné de sa nouvelle petite-amie et d’un ami, tous inconscients du danger qui les attends. L’enfer se déchaîne une fois sur place lorsqu’une force maléfique fidèle au troisième Reich anime toutes les marionnettes présentes, les incitant à tuer sans merci tous ceux en travers de leur chemin…

IT’S A SMALL WORLD

Souvenez-vous il y a 30 ans. A la fin de l’âge d’or des slashers (Vendredi 13, Halloween, Freddy, ), à la fin de la période des films à bestioles démoniaques (Gremlins, Critters, Ghoulies, ), et au milieu d’autres serials killers au corps de plastique et à la hauteur plus que limitée (Dolls, Chucky, ), on a vu débarquer dans nos vidéoclubs une petite pelloche au pitch magique que personne n’attendait et/ou n’avait entendu parler avec des marionnettes assassines, des incantations égyptiennes, des nazis revanchards, le tout accompagné d’une jaquette inspirée. Puppet Master que ça s’appelait. Devenu rapidement culte mais pas forcément pour les bonnes raisons, le film a fait son petit bonhomme de chemin et a immédiatement engendré une flopée de séquelles plus ou moins dispensables. Mais voilà que pour le 30e anniversaire de la franchise débarque le 13e opus. Oui oui le 13e ! Et comme c’est devenu la mode, ce nouvel épisode s’inscrit dans la droite lignée du premier volet, tout en faisant plus ou moins fi des multiples suites (même si les producteurs affirment que ce film se passe dans un univers alternatif parce qu’ils n’ont pas forcément su/voulu raccrocher tous les wagons). Franchement, on n’en demandait pas tant ! Sauf qu’un grain de sable est venu se glisser dans la machine, un grain de sable qu’on espérait voir faire exploser la mécanique un peu rouillée de l’affaire. Et ce grain de sable c’est S. Craig Zahler, l’homme derrière l’excellent Bone Tomahawk et le linéaire mais efficace Section 99, qui hérite ici du poste de scénariste. Interrogation, interpellation, suspicion… Mais qu’est-il bien venu faire dans cette galère ? Sûrement s’amuser avec une licence qui a pu bercer son enfance. Et rien que pour cela Puppet master : The Littlest Reich a finalement réussi à susciter un soupçon d’intérêt.

CARNAGE CHEZ LES PUPPETS

Mais voilà, à la vue du résultat, on se dit que le chèque perçu par Zahler a dû être plus gros que sa motivation tant on peine à retrouver la franche frontalité qui fait la patte du bonhomme. Et à scénariste peu inspiré et franchise essorée, on obtient un film sans intérêt. Ou si peu… Car même si un léger frisson nostalgique nous parcours l’échine lorsqu’on voit défiler certains noms au générique de début (l’inénarrable Charles Band est toujours à la production, Fabio Frizzi s’est fait convoquer pour la partition musicale, le teuton Udo Kier et la scream queen Barbara Crampton sont venus faire un petit coucou devant l’objectif histoire d’obtenir un certains caution face aux fans, etc.) on déchante très vite devant le rythme mou du gland du bousin. Pire, même si les marionnettes sadiques possèdent quelques fulgurances sanglantes plutôt bien senties (soyons honnêtes), l’ensemble reste à la traîne et a du mal à se coordonner afin de nous maintenir éveillés au-delà du minimum syndical qu’on est en droit d’espérer de ce genre de production. Joyeusement gore, furieusement con, mais surtout diablement amorphe, Puppet master 13 et ses petits démons de 20 cm, rame donc pour susciter autre chose qu’un ennui poli. Et ce n’est pas les comédiens aussi expressifs qu’un poulpe sous Xanax ou quelques vannes faussement provoc’ qui vont relever le niveau. Non vraiment quand ça ne veut pas, ça ne veut pas. Et dire qu’on nous promet déjà un 14e segment. Serons-nous au rendez-vous ? Pas sûr…

par Christophe Chenallet

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