The Prodigies

The Prodigies
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Prodigies (The)
France, 2010
De Antoine Charreyron
Scénario : Mathieu Delaporte, Alexandre de La Patellière d'après l'oeuvre de Bernard Lenteric
Musique : Klaus Badelt
Durée : 1h27
Sortie : 08/06/2011
Note FilmDeCulte : *-----
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Imaginez-vous doté d’une intelligence surhumaine, du pouvoir de contrôler les autres par la force de l’esprit, de les transformer en marionnettes dépourvues de volonté, obéissant à vos ordres les plus fous… Ce don fascinant et terrible Jimbo Farrar le connaît bien car depuis son enfance, il le possède. Brillant chercheur à la tête de la Fondation Killian pour enfants surdoués, très amoureux de sa femme Ann, Jimbo n’a qu’un but : trouver d’autres prodiges comme lui. Il imagine alors un jeu en ligne d’une complexité extrême et finit par découvrir cinq adolescents qu’il décide de réunir à New York. Conscients de leur différence, isolés et incompris, ces prodiges se retrouvent un soir à Central Park. Enfin, ils ne sont plus seuls. Mais ils sont alors sauvagement agressés et leur destin bascule. Ignorés par la police, abandonnés par ceux qui devaient les protéger, en état de choc, ils déchaînent alors leurs pouvoirs avec une intelligence diabolique, éliminant sans laisser de trace ceux qui les ont trahis. Jimbo est le seul à l’avoir compris, mais aussi le seul à pouvoir les arrêter. Il va devoir combattre le déchainement de violence de ses esprits-jumeaux… à moins qu’il ne décide de se joindre à eux.

LA FRANCE D'EN BAS

On entend dire que les producteurs ont misé gros sur cette adaptation du roman semi-culte de Bernard Lenteric, La Nuit des enfants rois, mais devant le résultat, on peine à voir un quelconque effort de la part de l'équipe créative. Formellement, le film s'avère assez catastrophique. Le choix du design général est tout bonnement incompréhensible. A l'heure où les cinématiques de jeu vidéo rivalisent avec le film live et où les plus grands auteurs d'Hollywood exploitent à fond les possibilités offertes par la performance-capture, on opte ici pour un look qui semble avoir 15 ans de retard. Le problème, c'est que ça ne s'arrête pas au design, mais que ça touche aussi l'animation qui paraît franchement parfois rudimentaire, à grands coups de gestes grossièrement pantomimesques et de mouvements de lèvres dignes de pubs Orangina (d'ailleurs, après Renaissance, voici un autre film d'animation qui ne sort qu'en VF en France alors que les bouches parlent clairement anglais, ce qui se révèle un peu agaçant). Ajoutez à ça une mise en scène d'adolescent qui jouit de sa caméra numérique multipliant les travellings circulaires à ne plus savoir qu'en foutre, conférant une certaine vulgarité à la plupart des scènes censées être poignantes mais qui sont juste bêtement violentes, et vous obtenez un film qui a l'air juste pas fini, qui s'apparente davantage aux animatiques préliminaires que les réalisateurs utilisent pour storyboarder leurs scènes d'action, avec ses textures en plastoc.

S'agit-il d'un problème d'argent? De temps? Quand on remarque ce détail a priori négligeable mais très fréquemment absurde dans le film qu'est la garde-robe qui ne change jamais des personnages, défiant la logique (des agresseurs qui portent EXACTEMENT les mêmes habits que sur de vieilles photos de police, une femme qui garde sa MÊME robe sexy plusieurs jours y compris lors d'un enterrement sous la pluie, un personnage qui reste TOUJOURS vêtue de son uniforme d'émission de télé même lorsqu'elle est dans le coma dans son lit d'hôpital, etc.), on se pose vraiment la question. Le film n'est pourtant pas exempt de placements de produits éhontés (une enseigne de magasin comme seul élément net d'un décor flou en pleine course-poursuite, faut pas déconner) qui ont dû aider au financement. Si le budget a manqué à l'aspect technique, il ne semble pas être allé dans l'écriture non plus. Le scénario part d'un postulat intéressant pour finalement ne rien en faire, se limitant à une sous-exploitation des pouvoirs des personnages (utilisés constamment de la même manière, ce qui devient lassant à force) et consistant juste à montrer des enfants qui deviennent psychopathes sans raison tangible (vu que tout approfondissement des personnages est expédié). Du coup, le récit se réduit à une succession de meurtres (rendant la structure trop répétitive) avec des trous béants dans l'écriture (personne ne se sert jamais de ses pouvoirs quand il faut quand il peut), le tout se dirigeant de manière peu crédible vers un climax ridicule. Au-delà d'une ou deux idées, de quelques effets de transition sympathiques et des visions plutôt originales mais chaotiques, The Prodigies est mal écrit, mal réalisé, mal fichu. Dommage.

par Robert Hospyan

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