Play

Play
Envoyer à un ami Imprimer la page Accéder au forum Notez ce film
  • Play
  • Play

En 1993, Max a 13 ans quand on lui offre sa première caméra. Pendant 25 ans il ne s’arrêtera pas de filmer. La bande de potes, les amours, les succès, les échecs. Des années 90 aux années 2010, c’est le portrait de toute une génération qui se dessine à travers son objectif.

SUPER 8

Quand on a entre trente et quarante ans, c’est très souvent l’heure du premier bilan. On se pose plein de questions, on repense à son enfance et à son adolescence, on se demande si on a fait les bons choix, si l’ado qu’on était serait fier de nous, etc. Il arrive même qu’on repense à ces années avec une véritable mélancolie en se disant que le meilleur est peut-être derrière nous tout en se questionnant sur les orientations qu’on a prises, et à quel prix. Et ce cheminement, cet exercice pas évident de constat et de remise en question, le duo Marciano/Boublil (déjà responsable du très recommandable Les Gamins et du plus difficilement défendable Robin des bois, la véritable histoire) l’attrape avec un certain panache et nous le présentent comme une sorte de conte de fées analogique puis numérique. Parce que les deux compères utilisent leur shoot de passé et d’images enregistrées tout au long d’une vie pour mieux construire un avenir à leur héros, le confronter à ses choix (et nous aussi par la même occasion) et lui mettre devant les yeux la somme de non-dits, de désillusions, d’interrogations, de doutes, d’actes et de rendez-vous manqués qui ont fait qu’il a peut-être omit quelque chose dans sa vie, mais que l’avenir n’est pas encore écrit. Mignon et touchant, Play matérialise donc une vraie plongée en apnée dans les années folles de l’adolescence et de l’insouciance de ceux qui ont connu les années 90 avec une réelle passion et qui se sont façonnés avec les éléments culturels de l’époque comme La Cité de la peur, Street Fighter 2, le porno de Canal +, les connections internet 56K, Hélène et les garçons, la coupe du monde 98 ou les indémodables et presque nécessaires premiers joints, les fêtes de la musique foireuses, etc. Bref, Play joue sur la fibre nostalgique de toute une génération et s’amuse comme il se doit des années charnières, des moments clés, des instants cultes et de l’habillage musical essentiel pour mieux capter la somme d’instants qui ont défini leurs héros et les personnes qu’ils sont devenu. A la fois comédie romantique plein de tendresse pour ces personnages et portrait générationnel avec une véritable fraicheur due à une spontanéité évidente dans la reconstitution Play, malgré sa prévisibilité certaine et sa seconde moitié peut-être moins incarnée parce que moins universelle, constitue un vrai feel good movie pour tous ceux qui ont gardé un œil dans le rétro, une fable adorable comme le premier baiser échangé dans une cour de récré.

par Christophe Chenallet

Commentaires

Partenaires