Planète au tresor (La)

Planète au tresor (La)
Envoyer à un ami Imprimer la page Accéder au forum Notez ce film
Planète au tresor (La)
Treasure Planet
États-Unis, 2001
De Ron Clements, John Musker
Scénario : Ron Clements, Rob Edwards, Ken Harsha, Barry Johnson, Kaan Kalyon, Mark Kennedy, Sam J. Levine, Donnie Long, John Musker, Frank Nissen, Terry Rossio
Durée : 1h35
Sortie : 27/11/2002
Note FilmDeCulte : ****--

Jim, 15 ans, fait le désespoir de sa mère, jeune aubergiste qui l'élève seule depuis que son époux l'a quittée. Un soir, un homme s'échoue avec son vaisseau à quelques mètres de là. Jim tente de porter secours au malheureux, en vain. Avant de mourir, l'homme lui confie une sphère mystérieuse qui pourrait bien être la carte de la mythique planète au trésor...

SI LOIN, SI PROCHE

La vision d'un jeune héros surfant et de batailles stellaires dans le Disney nouveau laissent croire à une production en légère rupture avec ses ancêtres. Pourtant, La Planète au trésor est un pur objet disneyen. Lorsque Robert Louis Stevenson écrivit L'Ile au trésor, c'était avant tout pour son jeune beau-fils. Son récit, d'un romanesque achevé, mettant en scène l'utopie purement enfantine de la découverte d'une carte au trésor, trouvait un écho évident auprès de jeunes lecteurs. De Stevenson à Disney, oncle de toutes les têtes blondes depuis une soixantaine d'années, il n'y a qu'un pas, que Ron Clements et John Musker tentent de franchir depuis un certain temps afin de monter cette Planète au trésor. Pour sa part, le nouveau long métrage des studios Disney creuse un sillon plus qu'elle ne l'entame: il s'agit d'un pur film d'aventures, dans la lignée du récent Atlantide, l'empire perdu. Ere de Star Wars oblige, l'île de Stevenson se mue en planète, c'est ainsi la seconde fois que Disney s'envoie en l'air après l'excellent Lilo et Stitch, qui contait l'histoire de l'amitié entre un extra-terrestre et une jeune hawaïenne. Dans une volonté de se renouveler, Disney reste fidèle à une certaine logique permettant d'établir une filiation entre ses différentes productions. Ses personnages succèdent ainsi à des figures déjà rencontrées de par le passé.

CHIC PLANETE

Jeune héros au bon coeur, méchant aux dents aiguisées, side-kick joyeux: la galerie est au complet, mais malheureusement assez inégale. Autour de Jim, héros un peu fade, s'animent les très bons John Silver, flibustier androïde qui évite la caractérisation tout noir/tout blanc, et Morph, implicitement la star du film (alors que B.E.N. rejoindra le cimetière des personnages agaçants et typiquement Disney). On peut surtout regretter que la multiplicité des personnages qui peuplent la goélette fasse passer par dessus bord quelques uns d'entre eux, pas assez exploités ou fouillés (comme le Capitaine Amelia). L'Ile au trésor de Stevenson était un récit initiatique qui confrontait un jeune garçon à un monde adulte, marqué par l'inconnu, le mystère, la peur et la fascination, symbole d'un passage par lequel il gagnerait sa place parmi les hommes. Cette initiation n'est pas si mal captée par l'adaptation animée (notamment grâce à l'ambigüe relation entretenue par Jim et John) mais le caractère mystérieux de l'entreprise est à n'en pas douter en rade. Il reste à ce Disney le principal point fort qui compensera quelques faiblesses: un visuel absolument épatant.

Après trois longs métrages préférant l'épure (Kuzco, l'empereur mégalo, Atlantide, l'empire perdu et Lilo et Stitch), l'aventure de Clements et Musker prend de l'ampleur grâce à quelques séquences magnifiquement animées (combinant animation traditionnelle et deep canvas, procédé déjà exploité sur Tarzan) dans des décors tout aussi sublimes. Dommage, si l'on se prend à rêver à un voyage extraordinaire lors de l'apparition poétique d'orques spatiaux aux abords du navire de Jim, ou à la vision du décor lunaire qui se forme à mesure que la caméra se rapproche, on ne peut que regretter le relatif manque de caractère de cette Planète au trésor. Le grand spectacle attendu est un bon divertissement, suggérant le fantasme sans pour autant le satisfaire pleinement.

par Nicolas Bardot

Partenaires