Photo obsession

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Photo obsession
One hour photo
États-Unis, 2002
De Mark Romanek
Scénario : Mark Romanek
Avec : Gary Cole, Eriq La Salle, Connie Nielsen, Dylan Smith, Michael Vartan, Robin Williams
Durée : 1h38
Sortie : 18/09/2002
Note FilmDeCulte : ***---

Seymour "Sy" Parrish développe les photos de la famille Yorkin depuis plus de 10 ans, et ceux-ci ont toujours été contents de son travail. Ils ne se doutent pas que Parrish est obsédé par leur petite famille, leur vie, et notamment par Mme Nina Yorkin.

Mark Romanek fait sans aucun doute partie de ces réalisateurs issus du clip qui ont choisi une carrière autre que celle d'être un vulgaire fabricant d'images pour gros producteurs. Non pas que les clippeurs qui ont choisi l'option de faire du divertissement soient pour autant automatiquement mauvais, mais juste que Romanek, plus âgé que la moyenne des jeunes réalisateurs, a choisi de s'orienter vers un projet à part. Contrairement à beaucoup de ses collègues, il est également l'auteur du scénario de ce deuxième long métrage (le premier étant l'inconnu Static), qui se différencie légèrement des films du même genre. Adoptant le point de vue du maniaque plutôt que celui de la victime, Romanek dresse le portrait d'un personnage seul et traumatisé. Sans insister trop fortement sur les raisons de ses troubles, ne les révélant qu'à la toute fin, le réalisateur se distancie des récits habituels trop explicatifs. Cependant, l'ensemble reste malheureusement assez démonstratif sans véritablement être original. Etant tout à fait conscient de son statut en rien novateur, Romanek décide alors de jouer avec le spectateur en construisant un suspense plutôt malin aboutissant à un dénouement inattendu.

La principale qualité du film restera son esthétique. Sans être remarquable ou révolutionnaire, la mise en scène sobre et soignée se marie au travail envoûtant du directeur de la photographie Jeff Cronenweth (Fight Club) et des compositeurs afin de conférer à l’œuvre une certaine dimension onirique. En accord avec la focalisation choisie, le spectateur se trouve dans le même monde que Sy Parrish. Une fois qu'il nous a tranquillement installés dans cet univers, Romanek crée le malaise par certaines scènes furtives, rappelant cruellement la réalité dérangeante de la nature du pauvre homme. Avec Death to Smoochy et Insomnia, qui doivent également sortir cette année, Robin Williams continue ici ces tentatives d'incarner des rôles à l'opposé de ceux dans lesquels on a l'habitude de le voir. Sa performance est authentiquement émouvante et c'est probablement là l'autre qualité de ce film. On assiste à la folie de ce personnage central avec un interprète littéralement habité par lui, les cadres du metteur en scène le replaçant constamment dans son propre petit univers.

par Robert Hospyan

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