Pharmacien de garde (Le)

Pharmacien de garde (Le)
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Pharmacien de garde (Le)
France, 2002
De Jean Veber
Scénario : Jean Veber
Avec : Clara Bellar, Guillaume Depardieu, Laurent Gamelon, Pascal Légitimus, Alain MacMoy, Vincent Perez
Durée : 1h30
Sortie : 15/01/2003
Note FilmDeCulte : *-----

Le lieutenant François Barrier est sur la piste d'un tueur en série écologiste qui n'est autre qu'un pharmacien nommé Yan Lazarrec avec lequel François va se lier d'amitié...

A l’heure où l’on voit émerger de plusieurs pays européens des essais comme Intacto ou des films définitivement aboutis comme L’Echine du diable, la France s’évertue à transformer des scénarios bâclés en films ratés. Autant dire que le renouveau du film de genre éternellement attendu dans notre pays est encore à venir. Jean Veber, fils de Francis, a choisi d’œuvrer dans un genre différent de celui de son père, le polar. Or il hésite entre le film de serial killer sérieux et la comédie policière et le résultat est à la fois navrant et amusant. Navrant car la première demi-heure expose péniblement les bases de l’histoire et les personnages, aussi peu crédibles dans un cas comme dans l’autre. Amusant car les approximations dans l’écriture s’avèrent involontairement parodiques, comme dans nombre de productions françaises du même type (Brocéliande).

Cependant, la partie centrale du film aborde plus directement le registre de l’humour, de façon néanmoins totalement déplacée, avec des répliques qui ont la prétention d’être comiques et la présence de comédiens comme Atmen Kelif et Kad en gardiens de la paix. Par moments, on se croirait ainsi presque dans Pinot, simple flic, et dès lors que Veber tente de redevenir sérieux, il échoue lamentablement. En opposition absolue avec la demi-heure qui précède, ce segment du film entame le chemin vers la perte et la partie suivante du film se chargera d’achever celui-ci. Le Pharmacien de garde se conclue sur trente minutes ridicules où le metteur en scène croit capturer une tension dramatique forte, se reposant sur un suspense qui ne sera jamais au rendez-vous, ainsi que sur le lien, supposé fort et complexe mais pourtant inexistant, entre les deux protagonistes. Le pauvre réalisateur n’est pas aidé par ses interprètes qui offrent des performances aussi peu convaincantes que le film lui-même. Veber ne fait aucun effort du côté de l’écriture et ne parvient pas à se rattraper sur la mise en scène. Pourtant, certaines revues cinématographiques populaires parviennent à y voir une révélation. L’attitude est aussi honteuse que le film.

par Robert Hospyan

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