Peuple des ténèbres (Le)

Peuple des ténèbres (Le)
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Peuple des ténèbres (Le)
They
États-Unis, 2001
De Robert Harmon
Scénario : Brendan William Hood
Avec : Marc Blucas, Dagmara Dominczyk, Ethan Embry, Laura Regan
Durée : 1h30
Sortie : 23/04/2003
Note FilmDeCulte : ***---

Julia, jeune étudiante, retrouve Billy, son ami d’enfance qu’elle n’a pas revu depuis quelques années. Celui-ci, très perturbé, lui annonce que les monstres qui peuplaient leurs cauchemars enfantins sont venus pour les chercher…

SWEET DREAMS

Le Peuple des ténèbres est une série B horrifique au postulat pas plus idiot qu’un autre: les cauchemars sont suscités par de vrais monstres cachés sous le lit ou dans le placard, et ne sont pas que les fruits de l’imagination nocturne. Restait un traitement solide à accomplir par Robert Harmon, réalisateur du culte mais désormais lointain Hitcher (1985). Las, pourquoi le film se repose t-il tant sur de faciles frousses à pétard où les téléphones sonnent fort et où les jeunes gens affolés par le noir s’en vont fureter dans leurs conduits d’aération pour chasser des rats? Pourquoi avoir donné un visage au monstre alors que le cauchemar de chacun devrait donner un reflet personnalisé à la peur? Pourquoi différencier les victimes du commun des mortels en les entichant d’une cicatrice? Si le scénario se base sur un motif qui fait l’essence du genre (la peur du noir), Le Peuple des ténèbres gâche sa cartouche en annulant le potentiel paranoïaque (tout le monde fait des cauchemars donc tout le monde peut être touché) par cet élément maladroit, faisant singulièrement perdre de Son ambiguïté au film.

Dommage, car derrière ces défauts-baobabs se cache une forêt de petites qualités. Le film ne tient ses promesses qu’en exploitant à fond le point fort du moteur scénaristique: le noir est une porte pour le monstre et la lumière est un mur. Ce prétexte fournit au long métrage une très bonne scène de poursuite souterraine avec lumière qui clignote et jeune fille en fuite façon "1, 2, 3 soleil" stressant. Ensuite, hors des considérations sur les cicatrices, le film joue habilement sur le sentiment de paranoïa - principalement grâce à sa fin saisissante, qui matérialise l'enfermement mental de façon très judicieuse. Et puis simplement parce que sans être l'Everest de la flippe, Le Peuple des ténèbres demeure un très honnête produit niveau pacemaker. Les personnages ne sont pas outrageusement développés mais la façon dont ils sont présentés comme des extensions d'enfants plutôt que des adultes à part entière est plutôt intéressante (la camaraderie naïve des garçons, le rapport de paternalisme entre la fille et le docteur, la victime vivant encore chez ses parents etc...), comme si les monstres étaient la matérialisation de leur refus de grandir. Un "coming of age story" de l’horreur, assez ténébreux mais parfois maladroit.

par Nicolas Bardot

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