Peddlers

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Peddlers
Inde, 2012
De Vasan Bala
Scénario : Vasan Bala
Durée : 1h56
Note FilmDeCulte : **----
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Mumbai : une ville fantôme peuplée de millions d’habitants. Une femme ayant un objectif précis, un homme vivant dans le mensonge, un autre errant sans but. Ils se croisent, se heurtent. Certaines rencontres auront des conséquences, d’autres non. Imperturbable, la ville continuera de vibrer.

PARTOUT PAREIL

Le festival de Cannes en 2012, ce n’est pas seulement l’année du Mexique (4 films), l’année d’Isabelle Huppert (2 films), c’est aussi l’année de l’Inde, pays à la production gargantuesque dont toutes les facettes ne sont pas encore bien connues chez nous. Il y avait de quoi se réjouir de la présence de trois films indiens cette année (y en-a-t-il déjà eu autant d’un seul coup ?), dont ce Peddlers, premier long-métrage de son auteur, sélectionné à la Semaine de la critique. Les peddlers en question ce sont les dealers, qui arpentent la ville pour vendre leur marchandise. Titre ironique s’il en est, car dans cette histoire d’engrenage, tous les personnages vont se retrouver liés malgré eux à un trafic à grande échelle, les plus innocents se retrouveront acteurs malgré eux de cette guerre souterraine qui les dépassent. Ici, les dealers, c’est tout le monde. Et le film montre effectivement tout un tas de choses qu’on n’imaginait jamais voir dans un film indien : des scènes de sexe, de la drogue, une fille qui se met un tampon…le tout dans un réalisme de polar contemporain, reflet de la nouvelle production « Mumbai noir », mouvement cinématographique peu connu ici, traitant de crimes organisés, loin des clichés de Bollywood.

Mais tous ces éléments ne suffisent pas pour autant à faire tenir le film debout. Les clichés évités ne sont finalement remplacés que par d’autres clichés, ceux du film noir en général : flic corrompu avec un trauma, l’épouse soumise du dealer se retrouvant mule malgré elle, innocents civils broyés par la machine… Si l’on déplaçait l’intrigue de Peddlers dans un autre pays, elle n’aurait absolument plus rien d’original. Ne dit-on pas qu’un bon scénario doit pouvoir être transposable dans tous les contextes ? Celui–ci donne l’impression d’avoir été écrit par un logiciel préprogrammé tellement il reste sur les rails hyper-convenus du film choral tragique avec errance urbaine nocturne, scènes de discothèque et code d’honneur viril. Le classicisme n’est pas un défaut, mais il ne supporte rien d’autre que l’excellence. Or on le digère ici d’autant moins que la mise en scène de Peddlers est elle aussi passe-partout. Pas mauvaise, non. Mais là encore sans vouloir faire du cynisme, on a du mal à trouver une patte personnelle quelque part. Que ce soit derrière la caméra ou devant : les personnages souffrent et meurent mais jamais ne prennent vie, jamais n’émeuvent, prisonniers qu’ils sont d’une artificielle structure en va-et-vient qui ne les met jamais en valeur.

par Gregory Coutaut

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