Ours rouge (L’)

Ours rouge (L’)
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Ours rouge (L’)
Un Oso rojo
Argentine, 2003
De Israel Adrian Caetano
Scénario : Israel Adrian Caetano, Romina Lanfranchini, Gabriela Sperenza
Avec : Julio Chavez, Agostina Lage, Luis Machin, Soledad Villamil
Durée : 1h35
Sortie : 26/02/2003
Note FilmDeCulte : ***---

Emprisonné sept longues années pour avoir participé à un hold-up, Oso, surnommé l'Ours rouge, rêve d'une vie meilleure loin des barreaux. Sa femme l'a quitté pour un loser endetté jusqu'au cou. Aussitôt libéré, Oso rend visite à sa fille qu’il n’a pas vue grandir.

SEUL CONTRE TOUS

Situation paradoxale: d'un pays mort économiquement et à bout de souffle - l'Argentine -, naît un cinéma d'auteur florissant autour de la productrice Lita Stantic. Après La Ciénaga de Lucrecia Martel et Tan de repente de Diego Lerman échoue sur nos écrans L'Ours rouge, un polar enragé signé Israel Adrian Caetano. Ce denier abandonne toute spécificité argentine pour retrouver une efficacité proche du cinéma américain. Le background importe peu et la crise traversant le pays n'est que rarement évoquée. Le propos se veut universel, Caetano conte l’histoire d’une deuxième chance, celle d'un truand revenu parmi les siens, après avoir chèrement payé ses excès passés. Révélation lumineuse: Julio Chavez, tout en rage contenue, porte sur ses larges épaules un désir de rédemption sans cesse remis en cause. Dans ses meilleurs moments, L'Ours rouge rappelle l’univers de Takeshi Kitano: même mutisme du personnage central, anti-héros posé et imprévisible, même étirement du temps, secoué par de brusques éclats de violence.

L’ANGE GARDIEN

Si la forme est soignée, L'Ours rouge trahit pourtant un flagrant manque d'originalité. La narration linéaire et les rebondissements de l'intrigue demeurent sans grande surprise. Peu aidée par un mari chômeur dilapidant le pécule familial aux courses, l'ex-femme du truand élève courageusement sa petite fille. Le sens de l'honneur chevillé au cœur, notre brute débonnaire tente de se racheter en aidant son ancienne compagne à retrouver un foyer stable. Après avoir compris qu'il ne regagnerait jamais le cœur de Natalia, l'Ours rouge participe à un dernier casse pour subvenir aux besoins des siens et changer définitivement d'horizon. Du grand classique; le retour non souhaité d'un repris de justice dans son quartier d'origine est presque devenu un genre en soi. Malgré quelques scènes percutantes et le charisme impressionnant de Julio Chavez, L'Ours rouge n'atteint ni le lyrisme flamboyant de Little Odessa de James Gray, ni l'intensité de L'Impasse de Brian de Palma.

par Yannick Vély

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