Ordo

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Ordo
France, 2004
De Laurence Ferreira-Barbosa
Scénario : Laurence Ferreira-Barbosa, Nathalie Najem d'après d'après l'oeuvre de Donald E. Westlake
Avec : Marie-Josée Croze, Scali Delpeyrat, Philippe Duquesne, Yves Jacques, Marie-France Pisier, Roschdy Zem
Photo : Julien Hirsch
Durée : 1h45
Sortie : 15/09/2004
Note FilmDeCulte : **----
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Officier dans la marine, Ordo Tupikos découvre que Louise Sandoli, starlette adulée des medias, n'est autre qu'Estelle la jeune fille de seize ans à qui il a été marié quelques mois, avant de la perdre de vue. Invité dans la luxueuse villa de l'actrice, Ordo réalise qu'il a affaire avec une parfaite inconnue, qui ne ressemble ni physiquement ni moralement à l'adolescente qu'il a connu.

LOUP Y ES-TU?

Ordo a d'ores et déjà un (faux) jumeau: Je suis un assassin de Thomas Vincent, dont la sortie voisine tend à souligner les similitudes. Nées de l'imagination du prolifique Donald E. Westlake, les deux histoires donnent un aperçu glaçant des prisons anesthésiées du romancier américain. L'attrait de la célébrité, la jalousie et l'orgueil esclaves du succès prennent de nouveau en otage les agneaux de l'affaire, jetés dans une fosse vénale et vertigineuse. Les deux films pousseraient loin le mimétisme si les subtilités et les choix de mise en scène ne divergeaient autant à mi-parcours. Quand l'un s'élève crescendo vers des zones tumultueuses et schizophrènes, l'autre peine à sublimer son beau point de départ et n'en finit plus de râcler les lieux communs. Co-scénariste du tortueux et surprenant Feux rouges, Laurence Ferreira-Barbosa reste ici à la surface, sans susciter le désir. Dans Ordo, tout est vanité: les reflets dans le miroir, les jeux de transparence dans la piscine, les stores mécaniques émiettant la vue. Mais à l'image de Louise dont la nudité offerte ne réveille aucun souvenir chez son ex-mari, le mystère ne s'épaissit pas, la superficialité de l'actrice bêcheuse et de son cortège de sangsues sont conformes aux affèteries de la vie mondaine. Lucide, Ordo se tient à distance, sans sourciller. Rien ne l'atteint, rien ne l'émeut. Enfant déluré, blonde naïade imitant Marilyn, Marie-Josée Croze est la seule à faire oublier une réalisation terne et factuelle. Le prélude sentencieux, les flash-backs et les raccourcis hésitants éloignent Ordo de ce qui faisait le sel de Je suis un assassin: la démence et le trouble.

par Danielle Chou

En savoir plus

Donald E. Westlake

Spécialiste du roman noir teinté de critique sociale et non dénué d'humour, Donald Edwin Edmund Westlake est né à Brooklyn en 1933 de parents irlandais. Avec près de soixante-dix titres, une centaine de nouvelles et une bonne poignée de pseudonymes (Richard Stark, Tucker Coe, Samuel Holt, Morgan J. Cunningham...), Westlake est un auteur très prisé des scénaristes et régulièrement adapté au cinéma. En 1967, il entreprend avec Claude Sautet l'écriture de Mise à sac d'Alain Cavalier. L'année précédente, Jean-Luc Godard s'inspirait déjà de The Jugger publié sous le nom de Richard Stark pour réaliser Made in USA.

Pour Stephen Frears, l'écrivain s'attèle au scénario des Arnaqueurs de Jim Thompson, qui lui vaudra une nomination aux Oscars. Nombre sont ceux qui ont puisé dans la bibliographie de Westlake: Brian Helgeland (Payback avec Mel Gibson), Peter Yates (Les Quatre Malfrats avec Robert Redford), John Boorman (Le Point de non retour avec Lee Marvin), Fernando Trueba (Two Much avec Antonio Banderas). En France, Yves Robert (Le Jumeau), Jean-Pierre Mocky (Dis-moi qui tu hais), Michel Deville (La Divine Poursuite) et plus récemment Thomas Vincent (Je suis un assassin) se sont eux aussi essayés à la griffe Westlake.

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