Nos souvenirs

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Nos souvenirs
Sea of Trees (The)
États-Unis, 2015
De Gus Van Sant
Scénario : Chris Sparling
Avec : Matthew McConaughey, Ken Watanabe, Naomi Watts
Durée : 1h50
Sortie : 27/04/2016
Note FilmDeCulte : **----
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Dans la forêt d’Aokigahara, au pied du Mont Fuji, Arthur Brennan est venu mettre fin à ses jours, comme beaucoup avant lui en ces lieux. Alors qu’il a trouvé l’endroit qui lui semble idéal, il aperçoit soudain un homme blessé et perdu. Assailli par un sentiment d’humanité irrépressible, Arthur se porte à son secours...

CENTER PARCS

Parmi les dénominateurs communs de la filmographie éclectique de Gus Van Sant, il y a avant tout le talent rare du cinéaste à pouvoir être émouvant sans jamais être mièvre. De ses projets les plus classiques aux films les plus radicaux, le réalisateur de Portland a toujours su faire naître l’émotion avec classe, sans avoir recours à la facilité. La douche est alors particulièrement glacée de le voir se vautrer ici dans un sentimentalisme des plus mielleux. Que s’est-il passé pour que Nos souvenirs ressemble autant à un roman de gare ? Si la mise en scène est ici relativement sage (sans être un Center Parcs, cette forêt n’est pas celle de Last Days), elle reste élégante, et ne tire pas le film vers le bas. Malgré une musique envahissante qu’on a bien envie de mettre en off dès les premières minutes, elle offre peut-être au contraire une demi-respiration face à un scénario hélas très chargé et pas très digeste.

Le script de Nos souvenirs n’est pas signé Gus Van Sant (après tout, celui-ci n’a pas écrit l’un de ses films depuis Paranoid Park) mais Chris Sparling. Ce nom ne vous dit peut-être rien mais on le retrouve derrière deux chouettes films de ces dernières années : des films... fantastiques. D’abord le récent Projet Atticus, puis l’éprouvant huis-clos Buried avec Ryan Reynolds. Deux films secs, simples et nerveux, à la fois complètement éloignés de Gus Van Sant et de toute fable sentimentale. Rien qui ne pouvait en tout cas laisser présager cet amas de flashbacks explicatifs, répétitions à outrance et symboles appuyés. La forêt est un symbole multiple, tellement évocateur que son sens n’a pas besoin d’être surligné, mais Nos souvenirs montre et dit à la fois, pour mieux redire et remontrer juste après.

La main lourde, c’est aussi le reproche qu’on a envie de faire à Matthew McConaughey, acteur souvent à la lisière du surjeu mais ici laissé en roue libre. Over the top, il donne l’impression de jouer dans son propre film, jamais vraiment au diapason de ses partenaires de jeu (même face à Naomi Watts, il a l’air de jouer seul, pour lui). La vraie star du film, c’est plutôt cette forêt, labyrinthe vert qui crève l’écran. On aimerait avoir des qualités plus percutantes à dire que « c’est bien joli », mais il n’empêche que ça l’est. Un décor aussi superbe et riche de sens fait regretter que Gus Van Sant ne s’y attarde pas autant que dans ses films les plus contemplatifs, mais c’est encore ce monochrome émeraude qui percute le plus durablement la rétine, offrant un certain confort visuel. Au point de fantasmer une version du long métrage sans flashbacks, voire sans acteurs…

par Gregory Coutaut

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