Northwest

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Northwest
Danemark, 2013
De Michael Noer
Durée : 1h31
Sortie : 09/10/2013
Note FilmDeCulte : ****--
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Nordvest est l’un des quartiers multiethniques les plus pauvres de Copenhague. Casper, jeune homme de 18 ans, y vit avec sa mère, son petit frère et sa petite sœur. Il s’acharne à joindre les deux bouts en vendant des biens volés à l’un des chefs des gangs du quartier. Quand le crime organisé arrive à Nordvest, la hiérarchie au sein du quartier change et Casper y voit une chance de monter en grade. Bientôt, il est projeté dans un monde de drogues, de violence et de prostitution entraînant son frère dans son sillage. Alors que les choses s’aggravent, l’aire de jeu de leur enfance devient un champ de bataille.

LE GRAND FRÈRE

Chéri des festivals où il a beaucoup tourné et récolté quelques prix, Northwest (qui, désolé, n'est pas un biopic consacré au rejeton de Kanye West et Kim Kardashian) en a profité pour se bâtir une belle réputation. Le second long métrage du Danois Michael Noer est à la hauteur de celle-ci. Co-écrit avec Rasmus Heisterberg (scénariste de la version suédoise de Millénium ou de Royal Affair), Northwest raconte un autre Danemark, pas celui qui apparaît régulièrement au top des pays aux habitants les plus heureux du monde. Car dans Northwest, pendant que des fillettes vivent un goûter d'anniversaire idyllique où l'on mange des gâteaux aux Smarties et où l'on sautille gaiement sur du Alphabeat, le grand frère s'éclipse pour commettre ses méfaits.

"Faut faire quoi pour être un vrai dur ?" demande l'un des personnages du film. La différence entre Northwest et les caricatures du genre tient dans ce questionnement. Car Casper, le héros du long métrage, n'est pas "un vrai dur" et Noer ôte aux situations leur manichéisme. Déshabille les scènes de violence de toute jubilation. Le réalisateur sait orchestrer une vraie tension tandis qu'on se demande sans cesse jusqu'où son personnage va pouvoir aller. Noer déclarait dans une interview: "Ce n'est pas tant le milieu criminel qui m'intéresse que la fraternité qui se développe entre les gens qui "se trouvent" être des malfrats". Le cinéaste, venu du documentaire et inspiré autant par Scorsese, Tod Browning que les docs de Seidl, se sert du genre comme d'un Cheval de Troie, déguise le film social sur un modèle danois troué en thriller très efficace, et lui donne un visage humain, tourmenté et anxieux.

par Nicolas Bardot

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