Noor

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Noor
Pakistan, 2012
De Guillaume Giovanetti, Cagla Zencirci
Scénario : Guillaume Giovanetti, Cagla Zencirci
Durée : 1h18
Sortie : 23/04/2014
Note FilmDeCulte : ****--
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Dans la ville pakistanaise où il vit, Noor sert le thé aux conducteurs de camions. Il rêve d’avoir une barbe et une moustache, ces marques de virilité qui lui permettraient d’avoir une femme. Mais malgré les potions et les conseils que lui donnent un vieil homme, Noor reste prisonnier de l’apparence que lui a donné sa vie parmi les Khusras, les transgenres pakistanais. Il en a fait partie. Il en a même aimé une pour qui il a sacrifié une part de lui-même. Mais maintenant, Noor a décidé de redevenir un homme. Il part donc en camion vers un lac sacré où, peut-être, son vœu sera exaucé…

PAS SON GENRE

Lauréat du Grand Prix au dernier Festival Chéries-Chéris et sélectionné à l'ACID, le premier long métrage de fiction du duo formé par la Turque Çagla Zencirci et le Français Guillaume Giovanetti raconte le parcours atypique de Noor. Noor est issue des Khusras, communauté des transgenres du Pakistan. Eunuque, elle voudrait être un homme, porter une barbe mais son visage reste désespérément lisse. Zencirci et Giovanetti choisissent le road movie pour faire le récit picaresque de Noor, au volant d'un truck aussi scintillant qu'une tiare de Miss France. Ceux qui craignent le didactisme de plomb, ce genre de film volontiers pénible où le héros ou l'héroïne en apprend sur la vie au fil des rencontres, peuvent être rassurés. Quitte à parfois être un peu léger, Noor évite certaines lourdeurs du genre et se rapproche de temps à autres du new new queer cinema, où le sujet LGBT n'est pas tant une fin qu'un moyen.

"Tu fais partie des Khusras et tu reviendras chez les Khusras", dit-on à Noor. Le long métrage décrit des mondes et des castes fermés, rendant le parcours de Noor encore plus solitaire. Pourtant, l'identité et le genre peuvent varier en une danse, scène de transe visuellement spectaculaire où Noor semble sortir d'elle-même. Le film tend vers le conte lorsqu'on évoque cette légende de lac peuplé de fées. Sans folklore, le film s'achemine vers un beau dénouement qui laisse place à une certaine ouverture, avec un sens de l'ellipse assez remarquable. L'incertitude demeure comme au fil du voyage, et le scénario a le bon goût de privilégier cet instant suspendu à une fin plus cadenassée autour d'un personnage lui-même en pleine transition.

par Nicolas Bardot

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