Mother's Day

Mother's Day
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Mother's Day
États-Unis, 2011
De Darren Lynn Bousman
Avec : Jaime King, Rebecca de Mornay
Durée : 1h52
Note FilmDeCulte : ***---
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Après un hold-up qui tourne mal, trois frères retournent chez leur mère. Lorsqu’ils arrivent devant la maison familiale, ils découvrent avec surprise que celle-ci appartient maintenant à quelqu’un d’autre. Ils prennent alors en otage les nouveaux propriétaires et leurs invités. Peu de temps après, la mère arrive sur place avec leur soeur Lydia. Au cours de la soirée, dans un crescendo machiavélique et terrifiant, la mère cherche à prendre le contrôle de la situation.

WHEN YOU'RE GOOD TO MAMA, MAMA'S GOOD TO YOU

N’y allons pas par quatre chemins : il est impossible de prendre Mother’s day très au sérieux. Ce qui ne veut pas dire qu’il est impossible d’y prendre plaisir. Produit par Brett Ratner (!) et dirigé par le réalisateurs des plus mauvais épisodes de Saw, le film se voudrait une sorte de thriller éprouvant et divertissant à la fois, comme un improbable remake MTV de Funny Games, dans lequel un groupe d’amis se retrouve séquestré par des braqueurs pourtant moins cruels que cons. Le problème c’est que les amis en question sont tout aussi cons, à vrai dire tous les personnages sont tellement cons et pénibles qu’on aimerait bien que le carnage ait lieu au plus vite et qu’il ne reste aucun survivant. La bêtise mentionnée n’est pas tant dans leurs attitudes que dans les stéréotypes qu’ils se contentent d’être. Comment le scénario peut-il espérer rendre ce calvaire angoissant (ou même intéressant) quand tous les personnages sont aussi peu surprenants et crédibles ? Comment peut-il tenter sérieusement de faire de la psychologie (car oui, le film le tente) quand ils ont l’épaisseur d’une feuille Moltonel ?

Avec sa psychanalyse de comptoir, ses rebondissements de télénovélas (« eh oui je suis secrètement la maitresse de machin, et bien moi je ne t’ai secrètement jamais aimé, na »), et surtout avec son décor unique de huis-clos, Mother’s day ressemble parfois moins à du cinéma qu’à une sitcom. Et c’est justement là qu’il bascule et devient très divertissant malgré lui. Ici les morts se succèdent comme on claque des portes ailleurs, et la maman en question délivre ses impitoyables sentences de bourreau en buvant du thé de la même manière que Maguy réprimande son mari ou casse des assiettes. Cette bouffonnerie théâtrale rendrait le film vraiment intéressant à analyser si elle était volontaire et pensée, mais en l’état, c’est bien malgré lui que le film ressemble au rejeton dégénéré de l’ère du Grande Dame Guignol, ce mouvement gothique hollywoodien où Joan Crawford, Bette Davis ou Olivia de Havilland finissaient leurs carrières dans des films fantastiques avec des rôles de marâtres fatales.

Et pourtant c’est bien ce personnage de maman zinzin qui fait le sel kitsch du film. Non pas qu’il soit beaucoup mieux écrit que les autres (quoiqu’un peu plus nuancé), il est en tout cas mieux interprété. Sorte de Bree Van de Kamp white trash, Rebecca De Mornay fait le vide autour d’elle sans jamais abimer son brushing, un peu comme si elle venait se venger de décennies de hasbeenat et faisait payer tous les sous-acteurs en face d’elle. Et surtout quand maman cogne, ce n’est pas avec un simple flingue mais avec tout l’arsenal de cuisine qui lui revient de droit : planche à découper, salade verte et même tranches de jambon (!). Là encore on n’est pas sûr du tout que ce soit fait exprès, mais ça participe à rendre Mother’s day souvent très fun.

par Gregory Coutaut

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