Mort dans la peau (La)

Mort dans la peau (La)
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Mort dans la peau (La)
The Bourne Supremacy
États-Unis, 2004
De Paul Greengrass
Scénario : Tony Gilroy
Avec : Joan Allen, Brian Cox, Matt Damon, Franka Potente, Karl Urban
Durée : 1h49
Sortie : 08/09/2004
Note FilmDeCulte : *****-

Après avoir tourné le dos à son passé d’assassin surentraîné, Jason Bourne et son amie Marie sont devenus des fugitifs, parcourant le monde pour un peu de paix. C’est lorsque qu’un agent inconnu essaie de le tuer qu’il décide de retrouver la trace de son passé.

BOURNE, JASON BOURNE

Deux ans auparavant, un film avait donné un sacré coup de vieux à la recette James Bond. Loin des nanardises en fourrure d’un xXx de triste mémoire, l’espionnite aiguë de La Mémoire dans la peau avait séduit le public en proposant, sous les traits d’un Matt Damon étonnant, un héros inattendu. Espion d’une nouvelle ère – pourtant issu, tout comme le fameux agent britannique, de la guerre froide – Jason Bourne s’imposait avec un style particulier, mélange de froideur hivernale et de sécheresse documentaire. L’indépendant Doug Liman pouvait se vanter d’avoir donné naissance au profil de l’agent undercover du 21e siècle. Deux ans après son triomphe, Jason Bourne est de retour – ses aventures littéraires étant déclinées en une trilogie – pour démêler les fils d’un complot dont il est la cible. Pour Matt Damon, c’est l’occasion de prouver qu’il est l'un des acteurs les plus intéressants du moment, louvoyant entre les films d’auteur intimistes, voire nettement arides (Gerry) et des œuvres susceptibles d’attirer un public plus large, à l’instar de ce présent film. Suivant le fil de ces choix judicieux, il se construit une filmographie cohérente et une crédibilité d’artiste polyvalent, conscient de son rôle à jouer dans le système hollywoodien. Ici, il est charismatique à souhait, mystérieux et simple, ses motivations et son animalité sous-jacente explosent dans la lumière glaciale de la vieille Europe.

SEVEREMENT BOURNE

S’il ne peut pas réellement prétendre à l’étiquette cinéma d’auteur, La Mort dans la peau possède un cachet européen lui conférant une forte identité. Après avoir fait appel à Doug Liman, le producteur Frank Marshall s’en remit à Paul Greengrass, réalisateur du remarqué Bloody Sunday. Son style, élaboré à partir de caméra à l’épaule et d’un montage nerveux, confère à cette Mort dans la peau une sécheresse et une clarté d’action au cordeau. Il transforme un film de producteur en œuvre carrée, charpentée par un artisan talentueux où le hasard n’a pas sa place. Un film entièrement au premier degré, puissant et âpre. Servi en plus par un scénario parfaitement structuré, permettant au spectateur attentif de faire évoluer son regard sur une intrigue finement ficelée et intelligente. Si l’on ajoute à cela une brochette d’acteurs talentueux (Matt Damon en tête, mais épaulé par Brian Cox, Karl Urban et Joan Allen) et bien dirigés, plusieurs scènes tendues, dont une extraordinaire poursuite en voiture qui restera dans les annales, et La Mort dans la peau se transforme en une excellente suite. Conditions idéales et succès aidant, on ne peut, dès la sortie, qu’attendre en miaulant la suite et fin des aventures de Jason Bourne, d’ores et déjà programmée: La Vengeance dans la peau. Il fait parfois bon vivre sous le soleil de l’intelligence.

par Nicolas Plaire

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