Morse: Grand Prix à Gérardmer

Morse: Grand Prix à Gérardmer
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Morse
Låt den rätte komma in
Suède, 2008
De Tomas Alfredson
Scénario : John Ajvide Lindqvist
Avec : Kare Hedebrant, Lina Leandersson
Photo : Hoyte Van Hoytema
Musique : Johan Söderqvist
Durée : 1h54
Sortie : 04/02/2009
Note FilmDeCulte : ****--
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Oskar est un adolescent fragile et marginal, totalement livré à lui-même et martyrisé par les garçons de sa classe. Pour tromper son ennui, il se réfugie au fond de la cour enneigée de son immeuble, et imagine des scènes de vengeance. Quand Eli s'installe avec son père sur le même pallier que lui, Oskar trouve enfin quelqu'un avec qui se lier d'amitié. Ne sortant que la nuit, et en t-shirt malgré le froid glacial, la jeune fille ne manque pas de l'intriguer... et son arrivée dans cette banlieue de Stockolm coïncide avec une série de morts sanglantes et de disparitions mystérieuses. Il n'en faut pas plus à Oskar pour comprendre : Eli est un vampire. Leur complicité n'en pâtira pas, au contraire...

LAISSEZ ENTRER LE JUSTE

A l'heure où les vampires romantiques de Twilight et ceux, télévisuels, de True Blood cartonnent un peu partout où ils passent, il est une autre goule qui fait monter son buzz depuis quelques mois. Nouvelle nouvelle nouvelle relecture du mythe du vampire, Morse le déplace dans les neiges suédoises du début des années 80, le délestant de ses clichés folkloriques tout en conservant quelques codes poétiques (le vampire au seuil de la porte, référence au titre original). Les effusions sanguinolentes, les suçons vampires, servent ici de prétexte à un dégueulis de rage rentrée sous la glace qui s'étale, gamins comme anesthésiés par leur mal-être dans ce film où coule en permanence une bile épaisse de mélancolie. De la neige rougie dans tout ce tourment noir de suie, par un Tomas Alfredson qui orchestre une mise en scène de serpent, en travellings latéraux et longueur des plans – parfois trop. Car Morse séduit souvent plus par ses intentions que par ce qu'il y a sur l'écran, malgré quelques pistes passionnantes en ce qui concerne la relation entre les deux enfants (tout le non-dit autour de la mutilation sexuelle du vampire), et manque de souffle, comme en permanence sous respiration artificielle. Mais ce Morse majestueux a également pour lui de tracer sa voie sans se soucier des compromis, assume à fond ses particularités, et laisse parfois rayonner quelques incroyables morceaux de bravoure, l'émotion née d'une scène à l'hôpital entre Eli et son père, ou cette scène galvanisante de piscine en arène d'un rodéo aquatique et sans tête.

par Nicolas Bardot

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