Étrange Festival: Mon Mon Mon Monsters !

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Mon Mon Mon Monsters !
Taïwan, 2017
De Giddens Ko
Durée : 1h52
Note FilmDeCulte : ***---
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Lin, un jeune lycéen, est régulièrement humilié par Ren-Ho et sa bande. Quand Lin est accusé à tort d’un vol, il se retrouve en retenue avec ses tortionnaires. Peu à peu intronisé par la bande, il va découvrir dans les sous-sols du lycée une créature mystérieuse...

MONSTRES ACADEMY

On avait pu repérer le réalisateur Giddens Ko l'an passé à l’Étrange Festival, non pas en tant que cinéaste mais scénariste du croquignolet The Tenant Downstairs. Mon Mon Mon Monsters est sa seconde réalisation et, comme le suggère son titre qui ressemble à un bégaiement de Scooby-Doo, est un mélange de comédie et d'horreur. Mon Mon Mon Monsters s'ouvre en effet sur des images de monstres croquant du cœur humain sur la pop la plus cheesy. Très vite, on se rend compte que Giddens Ko fait partie de ces cinéastes qui ont compris que l'horreur n'était pas qu'une question d'empilement de choses horribles à l'écran, mais de leur mise en scène. Il y a ici une très belle lumière, un sens du cadre, un beau travail sur les couleurs qui rehausse cette histoire de rencontre potache entre des lycéens harceleurs et des monstres des bas fonds. Mais au fait, qui sont les vrais monstres ?

C'est une question que le film aurait pu explorer par le prisme du fantastique, comme un Lucky McKee explorait la misogynie dans The Woman avec lequel Mon Mon Mon Monsters partage quelques petits points communs de synopsis. Mais il y a une ironie noire chez McKee, une réflexion, et un récit qui progresse. Mon Mon Mon Monsters, écrit au marteau-piqueur, ne fait pas grand chose de ce sujet - ses personnages, gentils comme méchants, pourraient passer tout le film à se cogner la tête contre les murs qu'on ne verrait guère la différence. Mon Mon Mon Monsters est finalement plus gras que déjanté et le fun promis par la forme ne suit pas totalement en raison d'un récit très laborieux.

Il y a, néanmoins, une volonté d'en mettre plein les yeux qui paye ici ou là. Certes, on a un peu envie de voir pratiquement tous les personnages mourir de la pire des façons au bout de quelques minutes de long métrage. Mais lorsqu'on brûle ou qu'on saigne dans Mon Mon Mon Monsters, on ne le fait pas à moitié, lorsque des rivières de sang coulent, c'est à peine une métaphore. Et les défauts s'oublient de temps à autre lorsque le pur plaisir visuel prend toute la place.

par Nicolas Bardot

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