Mister Lonely

Mister Lonely
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Mister Lonely
États-Unis, 2008
De Harmony Korine
Avec : Diego Luna, Samantha Morton
Durée : 1h51
Sortie : 17/12/2008
Note FilmDeCulte : **----

Un sosie de Michael Jackson vivant seul à Paris fait la rencontre du clone de la belle Marilyn Monroe. Celle-ci lui propose de l'accompagner dans un petit village d'Ecosse où se tient un gala de sosies. Michael accepte et fait ainsi la rencontre du petit chaperon rouge, de Charlie Chaplin, d'Abraham Lincoln mais aussi de la Reine d'Angleterre, de Madonna et de bien d'autres.

Il y a quelques années, le film français Podium se penchait avec une part de dédain sur ces gens qui consacrent leur vie à cultiver une ressemblance. Peut-on être sosie et posséder malgré tout une vraie personnalité ? L’acteur – réalisateur – scénariste – poète - peintre Harmony Korine, avec toute la poésie et la sensibilité dont il est capable, se penche à son tour sur le sujet, à travers une petite communauté de sosies ayant élu domicile dans les Hautes Terres d’Ecosse. Il ne s’agit pas tant pour lui, bien heureusement pour nous, d’étudier les phénomènes Michael Jackson ou Madonna, mais plutôt «la nature obsessionnelle des gens qui en imitent d'autres, et qui vivraient comme leurs icônes dans un cadre communautaire». Louable intention qui lui permet d’éviter le ton moqueur dans lequel n’importe quel autre cinéaste aurait pu tomber. Ses personnages, Harmony Korine les aime et se garde bien de les regarder de haut, encore moins de les juger. Il leurs confère au contraire une vraie âme, un vrai parcours, au-delà du simple gimmick de la ressemblance (pas toujours évidente, d’ailleurs). Malheureusement, il croise aussi son histoire avec une autre, celle de nonnes parachutistes (!), sorte d’allégorie poétique supposée proposer «une mise en parallèle émotionnelle». Perdu. Paralysé par son double propos, Korine livre au final un film bien trop long pour éviter l’ennui. Un léger faux pas pour un début de carrière (le cinéaste n’en est qu’à son troisième film) néanmoins honorable.

par Anthony Sitruk

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