Berlinale: Misfits
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La ville de Tulsa, située dans l'Oklahoma, est en plein coeur de la Bible Belt. Il y a, pour ses 400.000 habitants, 4000 églises... et un centre LGBT. Le documentariste Jannik Splidsboel a rencontré quelques uns de ses membres.
UN REFUGE
Le documentariste danois Jannik Splidsboel est allé à la rencontre de quelques jeunes fréquentant le seul centre LGBT de Tulsa. Le choix de Tulsa n'est pas innocent: la ville se situe en plein coeur de la Bible Belt, elle en est même, dit-on, la boucle. Splidsboel se concentre plus particulièrement sur trois cas complémentaires, d'une jeune lesbienne rejetée par sa mère à un jeune gay réconcilié avec sa famille. Un dernier enfin, qui se définit comme pansexuel, a du mal à cacher derrière sa hargne un regard profondément triste. Ces différentes personnalités donnent à Misfits différentes perspectives: c'est un documentaire engagé sur un sujet sensible, une réalité difficile. La caméra n'entre quasiment jamais dans l'une des 4.000 églises de la ville, mais ses sermons sont diffusés en off sur les images des rues et des maisons. Leurs mots semblent omniprésents dans chaque foyer. Splidsboel se permet une seule fois d'entrer à l'église, en fin de film, et sa caméra se concentre plus particulièrement sur les gamins: parmi eux, combien auront à souffrir de discrimination, de rejet ou de violence ?
Le centre a une action concrète pour ces ados à peine sortis de l'enfance et déjà marginaux. C'est aussi un tissu social pour des kids LGBT dont les vies ne sont pourtant pas forcément des drames. C'est l'une des qualités de ce reportage efficacement mené: la mise en valeur de l'action positive du centre et de l'espoir que portent chacun de ses protagonistes (comme dans cette séquence où l'on imagine le futur sous les guirlandes magiques de Noël). Les jeunes ados, qui peuvent être menacés de mort ou totalement esseulés, y retrouvent alors des aspirations d'ados.
