Mi gran noche

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En plein mois d’août à Madrid, José, sans travail, est envoyé par l’Agence pour l’Emploi comme figurant sur le tournage de l’émission télévisée Spéciale Nouvel An. Des centaines de personnes comme lui vont passer une dizaine de jours enfermés jour et nuit, transpirant abondamment, à faire semblant de rire, à applaudir sans cesse des numéros qu’ils ne voient même pas et célébrer bêtement la fausse arrivée de la nouvelle année. Alphonso, la vedette de la soirée, est capable de tout pour s’assurer la meilleure audience.

ALL IS QUIET ON NEW YEAR’S DAY

Après s’être accordé un petit break en allant tâter du doc sur le foot (Messi) et avoir participé à un projet collectif sur la spiritualité aux côtés d’Emir Kusturica, Hideo Nakata, Amos Gitai et quelques autres (Words with gods) le grand clown punk De la Iglesia nous revient sur grand écran (enfin dans son pays parce que chez nous c’est par la petite porte Netflix qu’il faudra découvrir son dernier bébé) pour le meilleur et pour le rire. Et pour ce faire, il nous invite à une grande farandole d’hystérie, orchestrant un bal ou ne dansent que des fous furieux (présentateurs excités, producteur connard, réalisateurs blasés, figurants tarés et chanteurs débile ou has been et perfide) pour une nuit de tous les excès. Bref la guerre des clichés est déclarée et n’est pas prête de s’arrêter ! Enfin ça c’est sur le papier… Parce que pour ce qui est de la réalité, le nouveau film du réalisateur du Crime farpait et de Balada triste reste bien trop sage par rapport aux promesses annoncées et surtout par rapport à son passif de metteur en scène. Certes le show orchestré autour d’un fils bafoué, d’une mère envahissante, d’un arnaqueur, de deux bimbos vénales, d’une poissarde et d’une fiole de sperme offre en spectacle la bassesse et la félonie humaine comme le réalisateur sait si bien la décrire d’habitude, mais avec ce Mi gran noche on a plutôt l’impression de faire du sur-place, d’assister à un film qu’on a déjà vu (et en mieux) et d’observer le travail d’un homme qui s’est contenté du strict minimum en ne sortant surtout pas de sa zone de confort. Car d’Action mutante aux Sorcières de Zugarramurdi en passant par Mes chers voisins, Mort de rire ou encore Le Jour de la bête De la Iglesia à bien fouillé et trituré tout ce que l’humain peut avoir de couard et/ou de sournois, le tout dans un humour noir toujours décapant et caustique. Mais il semblerait que pour son nouveau bébé il n’ait fait que recycler une partie de ses idées en se contentant de nous pondre une sorte de best-of de ses œuvres grand public précédentes. Pourtant on ne passe pas un désagréable moment au milieu de cette fourmilière de frappadingues. Mais on n’y observe aucune plus value, aucune idée qui ne trouve pas écho dans les précédentes œuvres du réalisateur ibérique ! Espérons juste que le bonhomme ait voulu se payer une détente récréative avant de remettre le couvert avec un plus gros service. Car en l’état le plat se déguste sans problèmes comme un bon vieux tartare frites dans notre cantine habituelle, mais on n’est pas dans le plat gastro auquel il nous a quand même habitué plusieurs fois par le passé.

par Christophe Chenallet

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