Mes séances de lutte

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Mes séances de lutte
France, 2013
De Jacques Doillon
Scénario : Jacques Doillon
Avec : Sara Forestier, James Thiérrée
Durée : 1h39
Sortie : 06/11/2013
Note FilmDeCulte : *-----
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Une femme revient dans son village suite à la mort de son père, qui ne l'a jamais aimée. Elle rencontre un homme qui passe ses journées à cultiver la terre et à écrire. Chacune de leurs rencontres culmine avec un besoin pour eux de se confronter physiquement. Ils se lancent dans une exploration ludique, et de plus en plus sophistiquée, chacun avec ses propres armes. Improvisée au départ, elle prend bientôt la forme d'un rituel codifié...

POSE COMBAT

A FilmDeCulte, on a très souvent encouragé et plébiscité les cinéastes qui n'ont pas peur du ridicule. Ceux qui se lancent des défis improbables, qui passent les limites, ceux dont le cinéma ne se réduit pas à un bel objet "maîtrisé". Quand on voit Mes séances de lutte, on se dit au contraire que certains cinéastes devraient craindre le ridicule. Ces dernières semaines, avec des films tels que le Coréen Confession of Murder ou l'Allemand Everyday Objects, on a eu le vague sentiment d'assister à des déclinaisons de Scary Movie: best of des codes du thriller coréen d'un côté, best of des codes de l’École de Berlin de l'autre. Mais ces deux films sont réussis et ce ne sont pas des parodies. Tout le contraire de Mes séances de lutte. Si un équivalent gaulois de Keenen Ivory Wayans souhaitait réaliser un spoof de film-d'auteur-français, il n'aurait pas pu mieux faire que Jacques Doillon. Pas pu mieux faire que ce qui ressemble à un mauvais sketch des César étiré sur 100 minutes.

Soit un film atrocement bavard, pénible dès sa première scène, avec des dialogues surécrits jusqu'au pastiche ("Tu t'es vu, tout en queue et en fourrure ? Depuis que j't'ai vu en loup tu m'fais plus peur !"), ses crises de nerfs près de l'évier de la cuisine et une abondance de nudité complaisante: le cocktail parfait. Les réussites de Doillon semblent loin quand on voit un tel ratage qui finit peu à peu par se limiter à une partie de Twister à poil, où Sara Forestier serait trainée comme un sac dans des "chorégraphies" signées James Thierrée. Le couple de Mes séances de lutte s'affronte inlassablement, à coups de mots et à coups de bite, dans un film qui tourne en rond, répétitif à l'infini. Qui peut avoir envie de voir ça, qui peut avoir envie de le produire ? Quelque chose nous échappe, très certainement. En attendant, Mes séances de lutte atteint les confins du néant du n'importe quoi.

par Nicolas Bardot

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