Mange, ceci est mon corps

Mange, ceci est mon corps
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Mange, ceci est mon corps
France, 2007
De Michelange Quay
Scénario : Michelange Quay
Avec : Jean-Noël Pierre, Catherine Samie, Sylvie Testud
Photo : Thomas Ozoux
Musique : Magic Malik
Durée : 1h45
Sortie : 22/10/2008
Note FilmDeCulte : *-----
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Haïti, île noire, solitaire, abandonnée à sa pauvreté et à sa misère. Madame, une femme blanche, vit un fantasme où elle enseigne, inspire et nourrit les masses damnées de la terre. Elle est en réalité entièrement coupée d'elles - à la mesure des continents. L'éveil du désir entre Madame et son serviteur noir, Patrick, va l'emmener au-delà de son isolement vers la réalité d'Haïti. Pour la première fois, elle va voir et entendre cette terre et son peuple, découvrir la vérité de son corps et faire face à sa propre mortalité.

LES YEUX PLUS GROS QUE LE VENTRE

Il y a un vrai pari dans ce Mange, ceci est mon corps, un jusqu'au-boutisme dans l'expérience qui tient de la mise à nu et qu'il est ainsi facile de moquer. Mais le premier long métrage de Michelange Quay donne parfois les verges pour se faire battre, avec sa panoplie jusqu'à l'auto-caricature du trip hypnotique en kit : son soliloque biblique en gros plan par une sociétaire de la Comédie Française, sa Sylvie Testud à poil qui boit son biberon matée par un albinos, ses petits enfants noirs qui rient la bouche pleine de gâteau, son bug de la même Testud devenue cyborg bonnes manières enquillant les "merci", ses trifouillages de visages accompagnés du souffle de mère-grand forcément surmixé (voyage pour vos sens), le ridicule guette à de nombreuses occasions. Pour ne rien arranger, sans vouloir trop en dire, Mange... se prend les pieds dans les symboles lourdingues d'un tiers-monde affamé et du post-colonialisme, et ne fait pas grand chose de séquences à la plastique plus immédiatement séduisante, comme la transe à braises du début ou le carnaval de fin. On ne remet pas en question la sincérité généreuse de l'essai, simplement sa réussite.

par Nicolas Bardot

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