Mais qui a tué Pamela Rose?
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France, 2003
De Eric Lartigau
Scénario : Junichi Okada, Julien Rappeneau, François-Olivier Rousseau
Avec : Alain Chabat, Gérard Darmon, Junichi Okada, François-Olivier Rousseau, Jean-Paul Rouve
Durée : 1h32
Sortie : 04/06/2003
Etats-Unis. Motel Miteux d'une ville paumée. Une femme se fait tuer en caméra subjective. Bullit et Ripper, deux agents crétins du FBI sont désignés pour mener l'enquête et trouver l'assassin (qui joue bel et bien dans le film). Malheureusement les rednecks de la police du coin n'apprécient guère l'arrivée de ces suppôts du gouvernement. Heureusement les circonstances de leur aventure dans la campagne américaine (qui ressemble furieusement à la campagne française) les amèneront sur la voie de l'amour et de la réussite.
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Inventée par Blake Edwards et sa série de la Panthère Rose et popularisée par les frères Zucker (les Y'a-t-il...), la comédie déjantée à héros stupide est un genre à part. En France, à l'exception du culte La Cité de la peur et du très détesté La Tour Montparnasse infernale, ce genre de film n'est pas très étoffé. Mais qui a tué Pamela Rose n'échappe pas aux poncifs du genre; intrigue débile à souhait et traitée avec ce qu'il faut de désinvolture, situations incongrues, personnages tous plus frappés les uns que les autres, parodies à tout va, petits détails cachés dans le cadre, etc. Tout est mis en oeuvre pour battre les records de la stupidité. Pourtant, tout ne fonctionne pas comme il le devrait. Outre la mise en scène, totalement dénuée de rythme, tant dans les scènes d'action que dans la plupart des scènes de comédie, le film souffre de la comparaison avec son aîné, La Cité de la peur. En effet, là où les Nuls enfilaient les gags et les références comme des perles, ici, les auteurs Kad et Olivier, se contentent parfois du minimum syndical de l'humour. Et si la plupart des gags fonctionnent (selon l'humour et l'humeur du spectateur bien entendu), le manque de contenant et de contenu rend le film parfois affreusement lent et on peut se surprendre à compter les secondes s'égrainer entre deux éclats de rire.
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De même, la parodie de la bonne vielle recette du buddy movie ne prend pas toujours et semble parfois vaguement expédiée, privilégiant les gags à la progression narrative. L'intrigue et sa cohérence bénéficient du même traitement, elles sont quasiment passées sous silence, usant d'artifices énormes pour faire avancer l'enquête. Certains invoqueront le sésame du stupide et du burlesque pour faire passer toutes les grosses ficelles. Ils n'auront pas tort, mais parfois, donner un peu de lustre à l'emballage ne peut pas nuire au fond de l'aventure. Cependant, ne soyons pas négatifs. Kad et Olivier livrent ici une copie bien meilleure que celle d'autres comiques passés au grand écran (comme par exemple Michael Youn et son affligeante Beuze). Et même s'il lui manque un certain grain de folie dévastatrice, il lui reste quelques bons morceaux à grignoter et quelques gags inédits qui plairont aux amateurs de ce nouveau genre d'humour (à l'instar du récent Gomez et Tavares), tout en risquant de laisser sur le bas-côté tous les réfractaires.
