Ma vie en l’air

Ma vie en l’air
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Ma vie en l’air
France, 2005
De Rémi Bezançon
Scénario : Rémi Bezançon
Avec : Didier Bezace, Cécile Cassel, Marion Cotillard, Vincent Elbaz, Elsa Kikoïne, Gilles Lellouche
Durée : 1h43
Sortie : 07/09/2005
Note FilmDeCulte : ****--

Depuis sa naissance, Yann Kerbec a peur de l’avion. Une phobie qui le sépara de la femme de sa vie dans sa jeunesse. Cohabitant avec son ami d’enfance, Yann travaille dans la sécurité aérienne mais ne maîtrise pas tout à fait sa vie.

LES TRENTE GLORIEUSES

Pour ses débuts dans le domaine du long métrage, Rémi Bezançon signe avec Ma vie en l’air un premier essai impressionnant de maturité, tant dans la maîtrise de son fond que celle de sa forme. Après les deux réalisations de l’acteur Yvan Attal ou encore Je préfère qu’on reste amis, autre première œuvre sortie cette année, le film de Bezançon vient étoffer un courant amorcé il y a peu avec des films tels qu’Irène ou encore Clara et moi et J’me sens pas belle. Plus que jamais, il semblerait que la génération des 25-35 ans soit devenue, d’un point de vue thématique, la tranche d’âge la plus représentative du jeune cinéma français. On remarque notamment des références communes (la bande-dessinée pour Bezançon ou Narco) mais surtout les éternels déboires sentimentaux, les responsabilités et la manière dont ces problèmes symbolisent une génération perdue. Paumé tel le héros de Ma vie en l’air, dont la mère est morte en lui donnant la vie et qui vit encore hanté par l’image d’un père idéal, aujourd’hui décédé. Littéralement orphelins ou tout simplement égarés sans la sagesse de leurs parents, les protagonistes de ces films errent dans des oeuvres narrés par une voix off qui ne peut que relater des instants du passé mais en quête de réponses concernant l’avenir.

Visuellement, Bezançon suit les traces de ses jeunes prédécesseurs avec une mise en scène très soignée, qu’il s’agisse de l’agencement des scènes de manière à créer un récit fluide, entraînant, rendu harmonieux par un montage habile, ou bien d’une photographie qui lèche suffisamment l’image de manière à éviter une platitude devenue malheureusement trop commune au cinéma français. On gardera également en tête les performances du trio d’acteurs. Vincent Elbaz, quelque peu hésitant, s’avère néanmoins un identifiant au spectateur très juste. A ses côtés, Gilles Lellouche éclate enfin après des apparitions régulières dans les publicités qu’il co-réalise avec Tristan Aurouet et dans quelques autres films peu mémorables (dont son propre Narco, également co-signé avec Aurouet). Marion Cotillard parvient également à s’imposer avec un rôle aux antipodes de ceux qu’elle a tenus jusqu’à présent. Si le film souffrira quelque peu de la comparaison avec Les Poupées russes, proche parent thématique, il n’a aucunement à en rougir. Rémi Bezançon rejoint une vague qui, espérons-le, parviendra enfin à tirer le cinéma d’auteur français du cliché "drames en deux pièces-cuisine" qui lui colle injustement à la peau.

par Robert Hospyan

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