Lila dit ca

Lila dit ca
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Lila dit ca
France, 2004
De Ziad Doueiri
Scénario : Ziad Doueiri
Avec : Karim Ben Haddou, Lotfi Chakri, Hamid Dkhissi, Edmonde Franchi, Vahina Giocante, Mohammed Khouas
Durée : 1h29
Sortie : 26/01/2005
Note FilmDeCulte : *-----

Chimo, jeune homme de la banlieue de Marseille, un peu désoeuvré et sans réelle perspective d’avenir, se voit proposer par son professeur de français un sésame pour une école d’écrivains à Paris. Pour l’intégrer, il doit rédiger une histoire d’une trentaine de pages. Au même moment, il rencontre Lila, jeune fille délurée qui l’ouvre aux choses des sens et du sexe…

PARLEZ-MOI D’AMOUR

De l’adaptation d’un best-seller littéraire vaguement sulfureux par un ancien cadreur de Quentin Tarantino, on attendait un objet fashion, sans doute désuet, mais agréable à suivre et gentiment sexy. Autant dire la débandade monumentale que constitue ce Lila dit ça lourdement asensuel. En une banlieue marseillaise surgonflée de clichés vieillots et aux poncifs grossiers (des loulous tchatcheurs accrochés à un flipper d’un autre temps au Café du Coin, bourlingueurs de maisons closes, violents et violeurs à leurs heures), notre jeune et taiseux héros, belle gueule à la sensibilité inhibée pour ne pas passer pour une lavette, bout d’écrire. Lila, nouvelle venue dans le quartier, est tout aussi bouillante, mais d’autre part. Il faut la voir, dès l’introduction, vulgaire naïade sans culotte, annoncer platement: "Tu veux voir ma chatte?" – puis, sise sur sa balançoire, laisser s’engouffrer le vent sous sa jupe, au ralenti bien sûr, un frisson d’extase mal simulée au coin des lèvres. A ce stade, l’on craint déjà le pire et la suite s’emploie à nous donner raison. Entre fossé boueux du lolita complex arpenté à la va-comme-je-te-pousse (la marâtre perverse à sa fille fiévreuse: "Tu veux que je te mette le thermomètre?"), surjeu abominable d’un vilain chef de bande (Mouloud alias Karim Ben Haddou, absolument ridicule en caïd en carton, casquette de marlou et démarche outrée) et morale peu claire (qui montre trop son cul finit par le regretter), le film galope en plein dans le mur, fièrement soutenu par une photo catastrophique et une mise en musique hénaurme. Dans la débâcle, Mohammed Khouas, dans le rôle principal, essaye comme il peut de sauver quelques meubles. Il est hélas bien le seul.

par Guillaume Massart

En savoir plus

Lila dit ça est adapté du roman éponyme de Chimo, paru aux éditions Plon.

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