Like Someone in Love

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Like Someone in Love
Iran, 2011
De Abbas Kiarostami
Scénario : Abbas Kiarostami
Sortie : 10/10/2012
Note FilmDeCulte : ***---
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Un vieil homme et une jeune femme se rencontrent à Tokyo. Elle ne sait rien de lui, lui croit la connaître. Il lui ouvre sa maison, elle lui propose son corps. Mais rien de ce qui se tisse entre eux en l’espace de vingt-quatre heures ne tient aux circonstances de leur rencontre.

JAPAN EXPO

Like Someone in Love est peut-être bien le film le moins strictement théorique de Kiarostami. Du moins en apparence. Certes il se découpe toujours en longs et lents plans-séquences, pour la plupart dans une voiture, une fois de plus. Après la Toscane avec Juliette Binoche, le réalisateur iranien continue son périple It’s a small world et s’arrête cette fois au Japon. Et ça semble tout changer. Les campagnes iraniennes ou italiennes laissent place à la mégapole tokyoïte, écrin cinégénique transcendé par la très grande élégance de la mise en scène et de la photo. Le film est en effet le plus agréable à regarder, à admirer visuellement, qu’on ait vu de la compétition jusqu’ici (avec le Wes Anderson). Mais il a aussi un coté aquarium : d’une grande beauté mais très lent, renfermé sur lui-même, sans choc. Cela ne le rend pas pour autant complétement imperméable à l’émotion, comme le prouve la toute meilleure scène du film, bouleversante, où l’héroïne laisse un taxi la perdre dans la ville pendant qu’elle écoute son répondeur.

Like Someone in Love a également pour lui un coté nonchalant, presque lancinant, qui par moments fascine. Mais par d'autres berce trop doucement. Bien qu’il s’agisse d’un film très bavard, les dialogues y sont presque superflus. On voit bien que les enjeux du long métrage ne sont pas dans ces échanges triviaux, mais au contraire dans tout ce qui n’est pas dit. Comme si le film traitait de tout autre chose que ce dont parlent les personnages. Une idée évidemment passionnante, mais qui rend paradoxalement ces longues plages de dialogues encore plus inintéressantes. Et on se surprend à imaginer des chaussettes qui parlent à la place des vrais comédiens.

Beaucoup d’élégance aussi autour de ces protagonistes, comme dans leur scène de rencontre, pleine de mystère et de non-dits. Dommage que dans cette prometteuse histoire déboule un troisième personnage : le copain de la fille. Sans jamais perdre de son cachet formel, on retrouve alors ce qui tirait Copie conforme vers le bas : une coté comédie bourgeoise à la Resnais, triviale et vieillotte, avec moult quiproquos et malentendus cocasses. Et pourtant c’est à ce moment-là qu’on comprend que l’écriture théorique Kiarostamienne n’a pas pour autant disparu. Ces jeux de rôles (où selon le regard des autres, on se fait passer pour ce qu’on n’est pas) rappellent de manière légère le questionnement du cinéaste sur la construction identitaire. A l’opposé du tout-conceptuel comme dans Copie conforme, cela se fait ici de manière presque triviale. Si le même scenario avait été confié à un autre réalisateur, y aurait-on réellement projeté les mêmes idées ?

par Gregory Coutaut

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