Laurence Anyways

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Laurence Anyways
Canada, 2010
De Xavier Dolan
Scénario : Xavier Dolan
Avec : Nathalie Baye, Melvil Poupaud
Durée : 2h40
Sortie : 18/07/2012
Note FilmDeCulte : *****-
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L'histoire d'amour tumultueuse entre un homme qui veut changer de sexe, conscient d'être né dans le mauvais corps, et sa fiancée.

JE EST UN AUTRE

Jusqu’où Xavier Dolan va-t-il aller ? 23 ans, trois longs-métrages et déjà trois sélections à Cannes. Son dernier film est un mélo épique et sublimé qui ne manque pas d’ambition. Or ça tombe bien, Dolan ne manque pas de talent. Le récit est ample, voit grand. Tout comme l’histoire d’amour de Laurence et Fred, Laurence anyways est un film fort, qui plonge tête la première, s’arrête puis reprend, revient sans cesse à la charge, et menace de laisser KO ses personnages comme ses spectateurs. Un film sans répit, mais pas sans récompense, bien au contraire. Un film tout simplement flamboyant. Voilà un adjectif qu’on n’a pas assez le plaisir de pouvoir coller à une œuvre. Sur une telle trame, Dolan n’a pas choisi une distance pudique, mais prend au contraire son sujet à bras le corps, sans avoir peur du grandiloquent. Or le sujet du film ce n’est pas l’identité transsexuelle mais bien une histoire d’amour. Avec un A gigantesque. Le tout traité sans ironie aucune. Le mélo ne supporte pas le second degré, et ici il n’est question de rien d’autre que de croyance. Une foi en cette histoire d’amour qui peut déplacer des montagnes. D’ailleurs le premier film cité par Dolan comme source d’inspiration n’est autre que… Titanic. Love story emphatique s’il en est.

Et la fin justifie les moyens. Hommage décomplexé et parfois queer au glamour de l’âge d’or hollywoodien, le film est plastiquement à tomber, tout simplement. Qu’ils paraissent loin les plans d’intérieurs ternes et gris de J’ai tué ma mère. Chaque couleur, chaque ralenti, chaque chevelure ou étoffe crève littéralement l’écran. Pas en tant que simples froufrous hystériques, mais comme véritables éléments narratifs à eux tout seul. Le corps et ses atours, c’est justement ce qui est au cœur du scénario et ce qui se retrouve sublimé par la virtuosité technique de l’ensemble. Un raz-de-marée qui frôle parfois l’étouffement, à l’image de cette relation on again off again, dont on se demande si elle trouvera jamais l’apaisement, une respiration commune. Mais c’est justement cette frontière avec le too much qui intéresse Dolan. Pourquoi voir peur de l’emphase après tout ? C’est le terreau dont sont faites les plus extraordinaires histoires d’amour. Et Laurence Anyways en fait partie. Quant aux 2h40, elles passent comme un battement de faux cil.

par Gregory Coutaut

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