Jusqu'à la garde

Jusqu'à la garde
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Jusqu'à la garde
France, 2017
De Xavier Legrand
Durée : 1h33
Sortie : 07/02/2018
Note FilmDeCulte : **----
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Le couple Besson divorce. Pour protéger son fils d’un père qu’elle accuse de violences, Miriam en demande la garde exclusive. La juge en charge du dossier accorde une garde partagée au père qu’elle considère bafoué. Pris en otage entre ses parents, Julien va tout faire pour empêcher que le pire n’arrive.

TERREUR AVEUGLE

Jusqu'à la garde est un long métrage absolument glaçant, un premier film qui fait suite au court déjà extrêmement tendu Avant que de tout perdre. Couvert de prix à peu près partout où il passe, le film de Xavier Legrand parle de violence domestique et d'abus toxique de la manière la plus suffocante qui soit, après pourtant une première scène face à une juge où la violence est d'abord larvée, poliment étouffée.

Miriam et Antoine (Denis Menochet et Léa Drucker, tous les deux bluffants) divorcent, et la séparation se passe terriblement mal. Lui est un type immonde, un ogre menaçant. Problème : si l'on ne doute pas de la véracité du personnage, il n'est jamais donné que comme un outil pour pousser le spectateur dans ses retranchements, et ce de plus en plus au fil du film. Un bloc qui roule sur les autres protagonistes et sur les spectateurs, de plus en plus – comme si le fait que le film soit de plus en plus éprouvant suffisait à en faire un film réussi. Cette narration absolument cadenassée a quelque chose d'irrespirable, mais il arrive un moment où l'on ne sait plus vraiment si Jusqu'à la garde est incroyablement tendu ou incroyablement lourd.

Le drame social, peu à peu, emprunte aux codes du film d'horreur. Certaines scènes jouent purement sur le suspens horrifique, et il n'y a pas de règle interdisant ce type de mélanges. Mais avec sa volonté de mettre des claques, de n'être qu'un bloc de terreur, Jusqu'à la garde ressemble de plus en plus à un shocker auquel il ne manque plus que les jump-scares. Le film est extrêmement efficace, mais, sous couvert de montrer l'horreur dans tout son réalisme, on peut trouver ses procédés spectaculaires un peu douteux et de mauvais goût.

par Nicolas Bardot

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