John Carter

John Carter
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John Carter
États-Unis, 2011
De Andrew Stanton
Scénario : Mark Andrews, Michael Chabon, Andrew Stanton
Avec : Lily Collins, Willem Dafoe, Taylor Kitsch
Photo : Daniel Mindel
Musique : Michael Giacchino
Durée : 2h12
Sortie : 07/03/2012
Note FilmDeCulte : ****--
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Le cinéaste oscarisé Andrew Stanton signe avec JOHN CARTER un grand film d’aventures qui se déroule sur la planète Barsoom (Mars), peuplée de tribus guerrières et d’extraordinaires créatures. Tiré du premier livre du « Cycle de Mars » d’Edgar Rice Burroughs, le film raconte le fascinant voyage de John Carter, qui se retrouve inexplicablement transporté sur Barsoom, au cœur d’une guerre mystérieuse entre les habitants de la planète. Parmi tous les êtres étranges qui peuplent cet univers, il fera la connaissance de Tars Tarkas et de la captivante princesse Dejah Thoris. Dans ce monde sur le point de disparaître, Carter va découvrir que la survie de Barsoom et de son peuple est entre ses mains…

MARS, ET CA REPART

Avec la concrétisation de cette arlésienne, arrive tout un tas de questions. La principale étant de savoir comment l'adaptation proposerait quelque chose d'original après avoir vu la science-fiction piller allègrement depuis des années dans la matériau imaginé par Edgar Rice Burroughs. Et Andrew Stanton, saurait-il apporter la magie Pixar dans son premier long métrage en prises de vues réelles ? Et était-il le meilleur choix, après tous ces cinéastes qui ont cherché à porter les aventures de John Carter à l'écran, de Robert Rodriguez à Jon Favreau ? On ne saura jamais ce qu'aurait donné l'hypothétique version de John McTiernan avec Tom Cruise un temps envisagée dans les années 80 mais on aurait tout de même été curieux de voir un auteur s'attaquer au projet. Ainsi ressort-on de la projection avec une impression similaire qu'à l'issue du Mission : Impossible de Brad Bird : si l'exécution est experte, l'entreprise manque quelque peu de personnalité. Toutefois, l'ensemble se fait souvent plutôt inspiré, traversé de quelques vrais morceaux de bravoure. Le premier acte donne le ton, charriant une multitude de genres, commençant avec des airs d'enquête à la Sherlock Holmes avant de virer au western pour donner finalement dans du Lawrence d'Arabie martien, le tout traité avec un premier degré exigeant par moments mais à toute épreuve. On regrettera toutefois que cette densité doive éventuellement rimer avec inégalité.

CARTER DE GLOIRE

Tant que le récit colle au personnage de John Carter, notamment dans son rapport à celui de Tars Tarkas, le Thark interprété en performance capture par Willem Dafoe, incarnant une créature verte de trois mètres doté de quatre bras, le film se fait des plus engageants, parvenant à atteindre une certaine authenticité transcendant le genre et les effets spéciaux. À ce titre, les choix de la direction artistique sont relativement admirables. Le character design des Tharks est proche du dessin-animé, à l'instar des autres créatures locales, tel que Woola, le monstre-chien, réalisé en images de synthèse mais qui semble avoir été conçu comme une animatronique des années 80 dans son look. D'ailleurs, sur le papier, Woola sentait le sidekick animal insupportable et en fin de compte il est peu présent et assez attachant. Toutefois, le film reste ancré dans une certaine réalité au travers de certains designs plus réalistes comme celui des singes blancs géants ou des vaisseaux et machines et décors. Le défi, remporté haut la main par Stanton, est de réussir à rendre le tout homogène. De la même manière, le cinéaste, comme Bird, filme l'action en gardant un pied sur Terre, n'abusant pas de la technologie numérique malgré son background. En réalité, il y a plein de choses que le film arrive à faire passer. Comme Taylor Kitsch. On craignait un minet maigrelet sans charisme. Il n'en est rien. On ne peut s'empêcher d'imaginer un meilleur film où le rôle-titre aurait été confié à un acteur plus adulte - John Carter est censé être un vétéran de la Guerre Civile - mais en soi, Kitsch est plutôt convaincant à vrai dire. En fin de compte, c'est plutôt l'écriture qui lui fait un peu défaut, en particulier dans tout ce qui l'unit à l'intrigue générale.

PLANETE ROUGE

Si John Carter est parcouru de séquences puissantes, le récit demeure un poil trop simplet. Le classicisme de la trame gênerait moins si les dialogues et les protagonistes témoignaient davantage d'efforts dans l'écriture. Or, de ce point de vue-là, le traitement reste beaucoup trop banal, particulièrement dans le relation entre Carter et la princesse Dejah Thoris. La richesse de l'univers, des camps, de la "politique" de l'intrigue, est appréciable, mais l'ensemble reste un amas de stéréotypes et d'archétypes. A l'inverse de la relation susmentionnée entre Carter et Tars, dès que le film s'attarde sur la guéguerre entre les peuples de Helium et Zodanga, difficile de se trouver cela passionnant, et ce malgré les costumes de la princesse, tout droit sortis d'une illustration de Frank Frazetta. Évidemment, on pense à Avatar - et force est de constater que James Cameron a su proposer quelque chose de thématiquement plus riche - mais aussi aux Chroniques de Riddick, pour le micmac politique. Le film de Stanton se situe quelque part entre les deux, pour le meilleur et pour le pire. Avec son approche sérieuse et épique du space opera, et les sauts de foi qui s'opèrent aussi facilement que ceux du personnage sur la planète rouge, John Carter est truffé de détails tantôt badass, tantôt touchants, comme en témoigne cet excellent montage parallèle lors d'un combat au cœur du film, aussi grossier soit-il, mais on ne peut nier une légère déception.

par Robert Hospyan

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