Je t’aime, je t’adore

Je t’aime, je t’adore
Envoyer à un ami Imprimer la page Accéder au forum Notez ce film

Laurent aime Delphine, au point de lui faire un bébé. Seulement, du haut de leur vingtaine d’années, ils n’ont pas encore les épaules et le portefeuille suffisamment solides pour s’assumer. D’autant que Delphine a rencontré David, le beau maître nageur…

JE N’ARRIVE MÊME PAS A TE DETESTER

Difficile d’aborder une réflexion sur Je t’aime, je t’adore sans bouillir d’envie d’aligner dans le même collimateur et le film et l’esthétique télévisuelle dont il découle. Sorte d’hybride difforme entre une production rose M6 du dimanche soir, avec bouts de seins captés à la sauvette dans les vestiaires des filles et coïts musicaux, et un bon vieux téléfilm à visée sociale genre "Combat de femme" sur l’adultère d’une femme enceinte, le premier long métrage de Bruno Bontzolakis (formé, tiens donc, à l’école de la petite lucarne) est désarmant de nullité. De la photo misérable (DV moche et sans invention) aux dialogues abyssaux (messes basses clichés sur l’oreiller, sagesse de l’homme d’âge mûr), tout y passe, jusqu’à la direction d’acteurs qui tantôt sonne faux par son extrême platitude, tantôt agace d’hystérie vaine. On a beau chercher, se dire que Jean-Luc Bideau et Clovis Cornillac, et même Sarah Grappin, qu’on a vus autrement plus habités par le passé, ne sont pas venus se perdre dans cette galère à l’aveugle, rien n’y fait. On s’ennuie, on se désole, on se contente de rire de dépit lors des pics censément dramatiques, effarants de vacuité, et l’on ne s’étonne pas lorsque l’on découvre que le film traîne depuis 2002 dans les tiroirs de Quo Vadis Cinema. Devant tant de médiocrité, et alors que Morphée nous appelle en ses bras, ce sont les nôtres qui en tombent, de lassitude. Nul besoin de dépenser de l’énergie à démolir Je t’aime, je t’adore: il n’en vaut carrément pas la peine.

par Guillaume Massart

Partenaires