Jason Bourne: l'héritage

Jason Bourne: l'héritage
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Jason Bourne: l'héritage
Bourne Legacy (The)
États-Unis, 2012
De Tony Gilroy
Scénario : Dan Gilroy, Tony Gilroy
Avec : Scott Glenn, Stacy Keach, Edward Norton, Jeremy Renner, David Strathairn, Rachel Weisz
Photo : Robert Elswit
Musique : James Newton Howard
Durée : 2h15
Sortie : 19/09/2012
Note FilmDeCulte : **----
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On croyait tout connaître de l'histoire de Jason Bourne et de son passé d’agent tueur malgré lui. Mais l’essentiel restait à découvrir. Le programme Treadstone dont Jason était le cobaye n’était que la partie émergée d’une conspiration plus ténébreuse, ourdie par d’autres branches du gouvernement et mettant en jeu d’autres agences de renseignement, d’autres programmes militaires, d’autres laboratoires secrets… De Treadstone est né "Outcome", dont Aaron Cross est un des six agents. Sa finalité n’est plus de fabriquer des tueurs, mais des hommes capables d’assurer isolément des missions à haut risque. En dévoilant une partie de cette organisation, Jason laissait derrière lui un «héritage» explosif : compromis, les agents «Outcome» sont désormais promis à une liquidation brutale. Effacés à jamais pour que le «père» du programme, le Colonel Byer puisse poursuivre ses sinistres activités. Une gigantesque chasse à l’homme commence, et Cross, devenue sa première cible, n’a d’autre recours que de retrouver et gagner la confiance de la biochimiste d’«Outcome», Marta Shearing, elle-même menacée de mort…

THE BURNE LEGACY

Quand les premières notes du morceau de Moby qui clôt les trois précédents films retentissent à la fin de ce quatrième tome, on est presque surpris de l'entendre si tôt, après une dernière scène d'action qui ne sonnait pourtant pas comme un climax. Cela résume assez bien le film dans son ensemble, globalement dénué d'enjeux, tenant à un McGuffin des plus inintéressants qui fait basculer la saga dans quelque chose de vulgaire, sous couvert d'hommage aux films de John Frankenheimer des '70s ou au roman Des fleurs pour Algernon, et mené par un Jeremy Renner copié/collé de film en film, dans un rôle tout d'abord hermétique, puis antipathique, et finalement juste générique. Les fans débattront longtemps pour savoir lequel des trois chapitres existants est le meilleur mais si une chose est indéniable, c'est que le premier, réalisé par Doug Liman, s'impose encore comme le plus humain et le plus engageant, par la présence du personnage de Marie, et via la quête de Bourne qui convoque davantage l'empathie que les trames des volets signés Paul Greengrass (qui se résument globalement à de la vengeance), répétant un même cahier des charges (les flashbacks récurrents, le corps-à-corps au début avec un ersatz du héros, la poursuite en voiture, la surveillance depuis les bureaux, etc.). Greengrass lui-même blaguait en disant que faire un quatrième épisode serait le risque de faire "La Redondance dans la peau". On ne saurait vraiment situer ce qui a motivé Universal et le producteur Frank Marshall à filer les rênes de la licence à Tony Gilroy, dont les scénarios des trois précédents films ont été intensément réécrits, et qui s'est embrouillé avec Liman et Greengrass. N'ayant jamais été satisfait de ce que les cinéastes ont fait du personnage et de l'univers, Gilroy peut enfin faire ce qu'il veut au travers de ce nouvel opus, qui est à la fois une suite, un spin-off et une simili-préquelle.

TONY KILLJOY

Si on veut bien lui accorder le mérite d'essayer de briser la formule répétitive de ces prédécesseurs (et encore, seule la structure change, on retrouve les flashbacks et le même genre de scènes d'action que dans les autres, dont une IDENTIQUE à celle de Tanger dans La Vengeance dans la peau), Gilroy semble n'avoir rien à raconter. Le fond politique qui était si intéressant dans les Liman et Greengrass a été virtuellement éradiqué ici au profit de...rien? Ou plutôt, au profit d'un script similaire aux deux précédents films du metteur en scène, Michael Clayton et Duplicity : imbitable au début, toujours incroyablement bavard et tristement mal rythmé. Le premier tiers se perd dans de multiples scènes d'exposition qui ne parviennent cependant pas à créer une quelconque sympathie pour les personnages, malgré la volonté de redonner au héros un partenaire féminin comme dans La Mémoire dans la peau, et les méchants sont toujours aussi interchangeables de film en film. Une fois que l'on a saisi où tout cela nous mène, force est de constater que ce n'est pas follement passionnant. Et c'est surtout tout petit. On dirait qu'il manque un 3e acte. Finalement, c'est dans l'action que le film se fait le plus étonnant. Les plus réfractaires au style épileptique de impressionniste de Greengrass seront plutôt agréablement surpris par ce retour au filmage plus posé d'un Gilroy qui compose son cadre intelligemment de manière à bien spacialiser l'action. On retiendra également quelques idées bien vues ça et là (le passage étroit avec les flics, la fin de la course-poursuite en moto). Malheureusement, il n'y a pas grand chose à dire d'autre de ce Jason Bourne : l'héritage qui dure 2h15 mais s'avère mille fois moins riche que le moins bon de la trilogie. Et le pire, c'est que le film ne sert à rien. A l'instar de Terminator Renaissance par exemple, vis-à-vis de la saga, l'ouvrage n'apporte rien, à l'exception d'un ou deux détails pour des personnages secondaires.

par Robert Hospyan

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