J'ai tué ma mère

J'ai tué ma mère
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J'ai tué ma mère
Canada, 2009
De Xavier Dolan
Scénario : Xavier Dolan
Avec : Xavier Dolan, Anne Dorval
Photo : Nicolas Canniccioni, Stéphanie-Anne Weber-Biron
Musique : Nicholas Savard-L'Herbier
Durée : 1h40
Sortie : 15/07/2009
Note FilmDeCulte : *****-
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Hubert Minel n'aime pas sa mère. Du haut de ses 16 ans, il la jauge avec mépris, ne voit que ses pulls ringards, sa décoration kitsch et les miettes de pain qui se logent à la commissure de ses lèvres quand elle mange bruyamment. Au-delà de ces irritantes surfaces, il y a aussi la manipulation et la culpabilisation, mécanismes chers à sa génitrice. Confus par cette relation amour-haine qui l'obsède de plus en plus, Hubert vague dans les arcanes d'une adolescence à la fois marginale et typique: découvertes artistiques, expériences illicites, ouverture à l'amitié, sexe et ostracisme.

MAMAN TRES CHERE

Xavier Dolan a 19 ans et à son âge, nombre de gamins ou gaminettes en sont encore à bricoler leurs courts-métrage pouilleux avec deux rouleaux de scotch et trois bouts de ficelles tandis que papa et maman ont laissé l'appartement vide pour le weekend. Pourtant, Dolan a pu faire le beau chez les grands lors du dernier Festival de Cannes où son premier long métrage, J'ai tué ma mère, s'est adjugé quasiment tous les lauriers de la Quinzaine des réalisateurs. On a un peu rapidement mis le garçon dans la case Caouette, celle d'un sous-Tarnation du Québec, et quelques signes extérieurs semblaient valider la comparaison. Relation fort compliquée à maman, autofiction plus auto que fiction, mèche rebelle et love story gay, le package était tout prêt. Peu à voir, finalement, et Dolan bien que tout bleu fait déjà entendre sa propre voix.

Maman clamsée, ça reste un doux rêve pour le jeune Hubert. Et le postulat, verbe haut (le québécois claque dans les bouches) et poing serré (le film ressemble à un grand jet pulsionnel), est l'occasion pour Dolan de se montrer très à l'aise dans la valse des registres, authentique ou décalé, avec cette chronique ado assez drôle et touchante. Mieux, plastiquement, J'ai tué ma mère ne s'endort jamais sur ses lauriers et rebondit telle une balle de ping-pong, bien aidé en cela par un casting chromé. Dolan en premier lieu, mais aussi Anne Dorval, alias Criquette Rockwell, la luxueuse naïade du soap canadien toqué Le Coeur a ses raisons. On s'attend alors à ce qu'elle lance des niiiin, qu'elle jette sa bonne dans le sapin de Noël et présente des Téléthons enfants pouilleux. En vain - mais c'est très bien quand même.

par Nicolas Bardot

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